Cinq clés essentielles pour comprendre les dix commandements

« La loi donc est sainte, et le commandement est saint, juste et bon » (Romains 7:12).

Dans un grand manoir quelque peu délabré, utilisé comme centre chrétien de conférences, un petit groupe de personnes discutait dans un salon. Pour une raison ou une autre, la discussion tournait autour des dix commandements. Un étudiant qui faisait de son mieux pour parler avec prudence de façon à ne vexer personne déclarait qu’il ne les trouvait pas assez pertinents ou utiles pour la sanctification personnelle. Son argument était le suivant : les dix commandements ne traitent que de grands péchés tels que l’idolâtrie, l’adultère, le vol et le meurtre. Il reconnaissait qu’il y était question du sabbat et du mensonge, mais il s’étonnait en même temps de leur silence au sujet de l’orgueil, de l’égoïsme ou des accès de colère, pour ne pas mentionner plusieurs autres péchés avec lesquels il se démenait.

Dans la salle, un homme âgé affirmait, quant à lui, que les dix commandements n’étaient pas assez explicites, et qu’il comprenait pourquoi le jeune homme riche s’imaginait les avoir tous observés. Une jeune femme les percevait comme trop négatifs et aurait souhaité des conseils plus positifs sur la manière de vivre à l’exemple des Béatitudes du Sermon sur la Montagne ou du fruit de l’Esprit énoncé par Paul : l’amour, la joie, la paix, la patience, etc. Ces choses auraient été certainement plus bénéfiques pour les chrétiens, conclut-elle.

Toutes ces personnes étaient des chrétiens sérieux dans leur foi qui n’auraient osé pour rien au monde remettre en question un quelconque passage de la Bible. Un pasteur présent dans la salle prit la parole et s’évertua devant le groupe à défendre les dix commandements, en soulignant qu’ils étaient la source et le sommaire de tous les autres passages de la Bible concernant une vie dans la sainteté et qu’ils traitaient de chaque péché imaginable, y compris l’orgueil et la colère. Il leur exposa ensuite leur rôle, leur étendue, leur caractère positif, tout en illustrant parfaitement comment ils peuvent aider et servir le chrétien des temps modernes dans sa quête de sainteté et pour obtenir un caractère selon le cœur de Dieu.

L’auteur de ce livre n’était pas ce pasteur. Toutefois, ce qui suit dans ces pages est en quelque sorte le type de réponse qu’il aurait pu donner – sous une forme plus détaillée. Sa réponse passera en revue cinq faits qu’il est vital de connaître au sujet des commandements pour quiconque voudrait en connaître la portée et la profondeur. En résumé donc, voici les cinq clés qui permettent de déverrouiller et de comprendre les dix commandements :

Premièrement, ils reflètent le caractère de Dieu. Quelle bonne raison pour les honorer et pour les étudier !

Deuxièmement, ils conservent leur pleine autorité et sont toujours d’actualité. Il est très important de savoir qu’ils transcendent les anciennes lois cérémonielles et civiles données à titre temporaire aux enfants d’Israël.

Troisièmement, ils étaient expressément destinés aux croyants. Il est certain qu’ils s’imposent à toute l’humanité de tous les temps, mais lorsque leur sens plein est reconnu, ils s’adressent surtout aux chrétiens, fournissant même des règles pour l’adoration authentique et pour la structure d’une église biblique.

Quatrièmement, et cette clé est capitale et s’accompagne d’un effet spectaculaire sur la façon dont nous appliquons les commandements : chacun d’eux englobe toute une famille de péchés.

Cinquièmement, bien que ces commandements soient principalement exprimés sous forme négative, ils sont également des ordres auxquels il faut obéir en cultivant les vertus positives opposées aux vices impliqués. Les deux dernières clés révolutionnent particulièrement l’usage que nous faisons de ce puissant code de sainteté.

Quels merveilleux commandements avons-nous pour nous stimuler à progresser dans la sanctification, une fois que nos pensées sont imprégnées de tout ce qu’ils nous enseignent ! Dans le Nouveau Testament, nous lisons que le fait de les appliquer est un acte d’amour pour Christ (Jean 14:15) et la base de l’assurance du salut (1 Jean 3:18-19). Il est vrai que le fait de les observer ne peut nullement sauver une personne, mais pour les croyants, sauvés par grâce au moyen de la foi en Christ seul, leur valeur n’a pas de prix. Il s’agira dans ce livre de suivre ces cinq clés bibliques comme méthode pour découvrir les richesses de la « loi royale ».

1. Les commandements reflètent la nature de Dieu

Tout d’abord, il est essentiel de comprendre que les dix commandements découlent directement de la nature du Dieu saint, et qu’ils Le reflètent. Nous ne devons jamais les considérer comme une version inférieure et ancienne de la loi de Dieu ; ou comme un code primitif destiné uniquement à l’époque de l’Ancien Testament. Ils ont été appelés, à tort d’ailleurs, des lois temporaires conçues pour maintenir l’humanité en ordre dans un monde déchu. En réalité, ils représentent beaucoup plus que cela. Ils sont le reflet du caractère parfait de Dieu, ils sont la norme par laquelle le monde sera jugé et la règle de vie permanente pour Son peuple racheté.

Même Charles Hodge, grand théologien américain du XIXe siècle, avait perdu de vue ce fait vital lorsqu’il déclarait que les commandements concernant le meurtre, le mariage et la propriété cesseront d’être pertinents au-delà de cette vie présente, et qu’on ne les retrouverait plus puisqu’ils ne sont pas « fondés sur la nature immuable de Dieu ». Cette position est en décalage avec la majorité des commentateurs bibliques traditionnels. Elle limite dangereusement l’application personnelle de ces commandements. Une fois que nous réalisons le fait que tous les commandements reflètent le caractère saint de Dieu Lui-même, nous nous rendons compte qu’ils devraient également façonner notre nature intérieure.

Le sixième commandement, par exemple, condamne le meurtre parce qu’il est dans la nature immuable de Dieu de protéger Son peuple et de le traiter avec bonté. Le Seigneur est Lui-même le premier à garder le sixième commandement pour toujours dans Sa gloire éternelle, lieu dans lequel aucun des siens ne mourra. C’est dans la nature de Dieu de ne pas blesser ou détruire quiconque sauf pour exercer la juste punition du péché. Moïse (comme nous le verrons) associe le meurtre au péché qui consiste à priver autrui de sa liberté ou de blesser profondément ses parents vieillissants en portant atteinte à leur dignité et à leur bonheur. À chaque fois que des gens sont méprisés ou brisés émotionnellement, c’est en effet une forme d’homicide. La raison principale qui rend cela exécrable est que ces actes et attitudes sont contraires au caractère de Dieu, Qui est amour. Nous devons Lui ressembler en bonté : une application qui est évidente si nous discernons le fait que chaque commandement est fondé sur le caractère de notre Dieu glorieux.

De la même manière, le septième commandement reflète la fidélité de Dieu. L’interdiction de l’adultère n’est pas seulement un moyen de réguler le comportement sexuel humain du présent siècle mauvais. C’est un commandement qui a et qui sera parfaitement honoré, dans le plus grand sens du terme, tout au long de l’éternité par Dieu et par Son peuple racheté, car ils seront éternellement loyaux l’un envers l’autre. Lorsque nous comprenons que ce commandement découle directement de la nature de Dieu, nous verrons que sa portée va bien au-delà du mariage, et qu’il n’est donc pas surprenant qu’Ésaïe, Jérémie, Paul et Jacques (parmi tant d’autres auteurs inspirés), l’ont utilisé pour enseigner le devoir de loyauté spirituelle.

Le huitième commandement : « Tu ne déroberas point » reflète à son tour le merveilleux caractère du Seigneur, Qui est le grand donateur et non celui qui dépouille. Ses bénédictions sont innombrables et gratuites, et Son peuple est appelé à Lui ressembler en étant généreux et en n’étant pas de ceux qui vivent aux crochets des autres ou qui s’accaparent des ressources (et de la vigueur émotionnelle) des autres. Le huitième commandement va donc bien au-delà de l’acte physique du vol. Tragiquement, beaucoup de chrétiens qui n’ont jamais volé quelque chose de matériel sont des « passagers » et des « fardeaux » dans leurs églises ; et ce faisant, ils sont des voleurs qui ne contribuent en rien au témoignage spirituel et à l’effort en commun. Le huitième commandement repose sur la nature infiniment bienveillante de Dieu.

Ces exemples nous donnent tout juste un aperçu de la pleine application pastorale qui jaillit devant nos yeux dès que nous considérons les commandements comme l’expression de la nature et des goûts du Dieu Tout-Puissant. Mais comment pouvons-nous être certains qu’ils reflètent réellement Sa nature ? La réponse est celle-ci : Dieu l’a dit car lorsqu’il a ordonné à Moïse de proclamer la loi morale au peuple, Il l’a introduite en ces mots : « Soyez saints, car je suis saint, moi, l’Éternel, votre Dieu » (Lévitiques 19:2).

Des affirmations similaires parsèment le Pentateuque. Elles indiquent toutes que la loi morale a été donnée comme extension du caractère de Dieu ou comme une description de Sa sainteté. L’apôtre Paul aussi enseigne que les commandements sont plus que des règles imposées par Dieu pour régir la société, et il insiste de manière répétée sur le fait qu’ils sont spirituels dans leur caractère. En Romains 7:12, 14, il déclare que : « La loi donc est sainte, et le commandement est saint, juste et bon. Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle… ».  C’est la raison pour laquelle, nous devons affirmer clairement que le code moral des dix commandements nous révèle non seulement la merveilleuse nature de Dieu mais aussi Ses attributs divins.

2. Les commandements conservent toute leur autorité encore aujourd’hui

La deuxième clé pour déverrouiller les richesses des commandements est de savoir qu’ils sont la règle perpétuelle de Dieu pour l’adoration et la vie de sainteté. Ce point emboîte le pas tout naturellement au premier. Après tout, si les commandements reflètent la nature immuable de Dieu, il s’ensuit qu’ils sont suprêmes, absolument immutables, de l’ère de l’Ancien Testament à celle du Nouveau. On se demande parfois pourquoi les dix commandements devraient être séparés des lois civiles et cérémonielles que Dieu a données à Moïse et être reconnus comme l’expression par excellence de la loi morale de Dieu ? Pourquoi ces autres lois devraient-elles être rejetées tandis que le Décalogue conserve toute son autorité ?

La réponse se trouve facilement dans le Nouveau Testament, où nous trouvons les dix commandements confirmés dans l’enseignement de Christ et de Ses apôtres. Certains théologiens déclarent que le quatrième commandement, celui concernant le Sabbat ou le Jour du Seigneur, fait exception à la règle. Mais ils s’égarent énormément comme nous le prouverons dans l’étude du commandement en question.

Le statut spécial des dix commandements est particulièrement affirmé par Moïse, qui attire l’attention sur la façon dont ils ont été donnés, lorsqu’il déclare : « Telles sont les paroles que prononça l’Éternel à haute voix sur la montagne, du milieu du feu, des nuées et de l’obscurité, et qu’il adressa à toute votre assemblée, sans rien ajouter. Il les écrivit sur deux tables de pierre, qu’il me donna » (Deutéronome 5:22)Exode 31:18 ajoute que : «  Lorsque l’Éternel eut achevé de parler à Moïse sur la montagne de Sinaï, il lui donna les deux tables du témoignage, tables de pierre, écrites du doigt de Dieu ». Dieu s’est choisi un moyen unique de communiquer cette portion particulière de Sa Parole. Généralement, Il parlait par des messagers humains qu’Il inspirait – des prophètes et des apôtres – mais en ce qui concerne ces commandements, Il les dicta Lui-même de Sa voix puissante descendue du ciel et le doigt de Dieu Lui-même les écrivit. Cette manière si directe de communiquer les dix commandements les éleva bien au-dessus des lois cérémonielles et civiles qui ont suivi après. Ils furent transmis de façon spectaculaire, identifiés comme différents, et « élevés » à une position depuis laquelle ils resplendiront pour toujours tout au long des deux Testaments.

Immédiatement après avoir promulgué les dix commandements, le Seigneur révéla à Moïse toute une série d’exigences destinées aux Israélites de manière moins spectaculaire cette fois-ci. Il donna des explications plus détaillées des commandements, ajouta plusieurs lois pour des situations spécifiques, et Il y adjoignit également les lois cérémonielles religieuses. Ces lois secondaires furent conçues aux fins suivantes :


1) Instruire le peuple afin qu’il comprenne des concepts vitaux tels que : la sainteté de Dieu, la nécessité d’un médiateur et d’un sacrifice ;
2) Fournir un système temporaire d’adoration jusqu’à la venue de Christ ;
3) Servir d’aides visuelles en pointant vers l’œuvre à venir du Messie.

Toutes ces lois secondaires, aussi bien civiles que cérémonielles, avaient pour but d’être fonctionnelles jusqu’à la venue de Christ, même si leurs principes sous-jacents contiennent des leçons et des applications pour nous aujourd’hui. Néanmoins, les dix commandements demeurent bien au-dessus de toutes ces lois, car ils constituent la loi morale perpétuelle de Dieu. C’est pourquoi nous devons rejeter tout enseignement qui les placerait au même niveau que les lois qui ont cessé d’être en vigueur lorsque Christ est venu.

3. Les commandements ont été conçus pour les croyants

La troisième clé qui permet d’ouvrir les trésors des dix commandements c’est de réaliser qu’ils nous ont été donnés pour un double objectif. Ils sont évidemment destinés comme loi morale pour toute l’humanité, mais en même temps, ils ont été conçus pour venir particulièrement en aide à ceux qui connaissent le Seigneur en vérité et qui L’aiment d’un cœur sincère. Ainsi, les dix commandements représentent la norme de justice pour être acceptés devant Dieu, et pour barrer l’accès du paradis aux coupables et aux non-pardonnés. Les pécheurs peuvent seulement être lavés et rachetés de leurs péchés parce que Christ a accompli les exigences de la loi en leur faveur. Il a payé le prix du châtiment éternel mérité par le péché pour Son peuple.

Avant la conversion, ces commandements sont une « épée » suspendue au-dessus de nos têtes pour nous condamner et nous convaincre, mais une fois venus à Christ, ces mêmes commandements nous accueillent avec un « sourire amical » et deviennent pour nous à la fois un guide et une aide. D’un côté, ils sont une obligation permanente pour toute l’humanité et nous serons jugés à la lumière de ces commandements, et de l’autre, ils sont le code de bonne conduite, un guide pour l’adoration et pour la bénédiction de tous les sauvés. Nous apprenons cela de Moïse qui souligne la pertinence de la loi pour les croyants en ces termes : « Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces commandements, que je te donne aujourd’hui, seront dans ton cœur » (Deutéronome 6:5-6). Moïse ne parle pas ici d’une obéissance due à la peur, mais il évoque la loi comme quelque chose qui est destiné à être une source de bénédiction pour ceux qui aiment le Seigneur. Pour eux les commandements sont des instructions et des prescriptions précieuses et stimulantes.

Trouvons-nous une telle inspiration dans les commandements ? Nous le devrions si nous détenons cette clé, c’est-à-dire, le fait de comprendre qu’ils ont été largement conçus pour des personnes nées de nouveau. Lorsque le Seigneur prononça les dix commandements au peuple, Il déclara : « Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude ». Ces paroles prouvent clairement leur grande importance pour un peuple qui avait obtenu la liberté et la délivrance de la part de Dieu. Ils ont été écrits comme un code de bienveillance et la «  formule » pour continuer à vivre libres. Le but visé par Dieu était de protéger Ses enfants bien-aimés de tout mal. C’est comme s’Il leur disait : « Je vous ai fait passer de la servitude à la liberté. Voici maintenant les règles qui vous garderont dans le chemin de la bénédiction ».

Cette double fonction des commandements est comme un pont-levis métallique qui bloque la voie d’accès à un château entouré d’un fossé infranchissable. Une fois que la barrière de sécurité est baissée, il est impossible de franchir le pont-levis, mais dès que le signal est donné de laisser entrer quelqu’un dans le château, la barrière infranchissable se relève pour devenir un pont sur les douves. 

Une fois le champ libre, la personne s’engage sur une voie en fer solide munie de bastingages fermes et sûrs et la barrière menaçante devient une aide mais aussi un support. Cette illustration a toutefois ses limites car les dix commandements ne sont pas un pont ou un médiateur entre l’homme et Dieu, c’est le salut qui transforme les commandements d’ennemis en amis (pour l’homme). C’est la raison pour laquelle nous devons nous approcher de ces commandements avec de grandes attentes personnelles à recevoir d’eux des aides et des conseils pastoraux. Nous devons nous attendre à y recevoir des paroles bienveillantes et protectrices. L’un d’eux par exemple, lorsqu’il est considéré sous cet angle, est un commandement pour protéger l’Église contre l’instabilité causée par des responsables inexpérimentés. Comment pouvons-nous, en tant que chrétiens, nous assurer des bénédictions de Dieu, y compris une claire évidence de Sa présence ? La réponse se trouve dans ces commandements. Bien qu’ils s’imposent à tous les hommes et bien qu’ils renferment des interdictions catégoriques, ils représentent les paroles les plus aimables et les plus efficaces pour la protection et la pureté des croyants.

4. Chaque commandement englobe « une famille » de péchés

La quatrième clé qui permet de débloquer la pleine signification des commandements est indispensable, pour la simple raison que lorsqu’on la néglige, tout exposé et toute compréhension de ces derniers deviennent extrêmement superficiels. Cette quatrième clé consiste à croire que chaque péché nommé dans la liste des dix commandements représente une catégorie entière de péché. Chaque péché cité n’est que l’offense principale de toute une famille de méfaits. Moïse démontre ce principe dans plusieurs passages, et le Nouveau Testament réitère cela à maintes reprises. Il est bien connu, par exemple, que le commandement contre l’adultère couvre aussi la convoitise dans le cœur, et que le commandement contre le meurtre inclut la haine dans le cœur. C’est pourquoi si un commandement interdit un péché majeur, tous les « petits » péchés liés à la même famille doivent également être pris en compte dans la portée de celui-ci.

Les commandements doivent certainement être pris au pied de la lettre et on doit leur obéir au niveau du péché qui est nommé, mais les borner aux péchés spécifiquement mentionnés les dépouille de toute leur signification superficielle.

Nous devons toujours nous poser la question suivante : Quel autre péché y a-t-il dans la même famille que celui nommé comme offense principale ou représentative ? Très fréquemment, Moïse nous fournit la réponse lorsqu’il nous explique la loi plus en profondeur, et c’est pourquoi nous allons nous appuyer sur son « commentaire » dans les chapitres suivants. Lorsque, par exemple, les idoles et images sont prohibées, nous réalisons qu’il s’agit du péché en chef d’une famille (de péchés) et que toutes les formes non-littérales d’idoles sont incluses. C’est pourquoi, si quelque chose d’autre que Dieu devient une source de joie et de satisfaction charnelle, c’est une idole. De la même manière, l’adultère littéral est le pire péché d’une famille d’offenses qui comprend toutes les autres formes d’infidélité et d’adultère spirituel. Nous explorerons (et démontreront) ces « familles » de péchés dans les chapitres qui vont suivre.

5. Les commandements renferment des vertus positives qui s’opposent aux négatives

La dernière clé pour comprendre et apprécier les commandements c’est la profonde conviction qu’ils sont conçus sous un angle positif aussi bien que négatif. Bien qu’ils aient été formulés sous une forme négative, Dieu désire que nous nous efforcions de rechercher la vertu opposée à chaque péché cité. Les commandements sont exprimés sous une forme négative parce que leur fonction première est de souligner la profonde nature pécheresse de l’homme, mais cela mis à part, les croyants devraient aimer et rechercher les vertus inverses de chaque prohibition. C’est ainsi que le Nouveau Testament nous enseigne à considérer les commandements, comme c’est le cas, dans Hébreux 13:5, par exemple : « Ne vous livrez pas à l’amour de l’argent ; contentez-vous de ce que vous avez ; car Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point ». Le contentement et la dépendance confiante en Dieu sont des vertus positives exprimées dans le dixième commandement. 

C’est la méthode d’interprétation que Dieu voulait que Son peuple adopte dès le commencement. Moïse étant sous l’inspiration de Dieu donna l’exemple lorsqu’il déclara : « Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » (Deutéronome 6:5). Ces paroles furent choisies plus tard par le Seigneur Jésus comme le parfait résumé de la première table de la loi. Il a toujours été dans l’intention de Dieu que les vrais croyants voient le côté positif de chaque interdiction. Moïse nous appelle de nouveau à penser aux vertus positives : « Mais vous observerez les commandements de l’Éternel, votre Dieu, ses ordonnances et ses lois qu’il vous a prescrites. Tu feras ce qui est droit et ce qui est bien aux yeux de l’Éternel, afin que tu sois heureux, et que tu entres en possession du bon pays que l’Éternel a juré à tes pères de te donner » (Deutéronome 6:17-18). Rien ne peut être plus positif que cette exhortation paternelle. Si nous n’identifions pas la vertu implicite dans chaque commandement, alors nous n’avons absolument rien compris. C’est pourquoi, nous devons bâtir à partir de chaque commandement une solide appréciation du genre de peuple que Dieu veut que nous soyons, en notant l’action positive opposée à chaque péché mentionné.


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Il doit être très clair que nous dépendons de Christ seul pour toute bénédiction tout au long de notre cheminement. Les croyants ne gagnent ni ne s’assurent la bénédiction continuelle de Dieu par l’obéissance à la loi. Tous nos bienfaits, la vie durant, viennent uniquement par les mérites et l’œuvre de Christ. Notre combat pour la sainteté ne peut valoir quoi que ce soit, car nous avons tous lamentablement failli en ce qui concerne la justice de Dieu. Dieu exige cependant que nous désirions volontairement et joyeusement marcher selon Sa loi morale afin de Lui plaire et de L’honorer. Un enfant peut recevoir une récompense pour son bon comportement, peut-être une sortie ou un cadeau, mais les efforts de l’enfant ne peuvent lui procurer les moyens pour payer la récompense qu’il reçoit. De la même manière, Dieu « récompense » le juste, mais ces récompenses nous ont été entièrement acquises par le Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, et sont des récompenses accordées par grâce. C’est la raison pour laquelle l’indifférence aux dix commandements nous ferait perdre le bien-être spirituel, l’assurance, l’instrumentalité, l’exaucement des prières, et pourrait même attirer la main du Seigneur sur nous en termes de discipline (Hébreux 12).