La joie spirituelle

Comment la joie spirituelle peut-elle être ternie ou avivée ?

Quand le Saint-Esprit œuvre pour la première fois dans nos vies, Il ne communique pas dès l’abord la joie, mais la tristesse. Il bouleverse notre cœur si plein de confiance et d’indifférence, en nous donnant un sentiment profond de faillite spirituelle et de besoin, et nous permet de nous voir tels nous n’aurions jamais imaginé le faire – comme des pécheurs condamnés aux yeux de Dieu. Il nous conduit ainsi à la repentance et à la foi, et nous expérimentons une œuvre transformatrice dans notre vie, ainsi que l’effusion de la joie spirituelle.
   Autrement avant cela, nous ne possédons qu’une joie terrestre, qui va et vient, et très différente de celle associée aux choses éternelles.
   La joie spirituelle, c’est une gaieté intense, une allégresse du cœur. C’est le bonheur accompagné d’un esprit serein. La joie est une conséquence directe de notre connaissance du Seigneur Jésus-Christ, de tout ce qu’Il a fait, et fera pour nous, pas seulement dans cette vie, mais également pour l’éternité.[1]
   La joie chrétienne possède une propriété permanente : elle peut être éclipsée parfois extérieurement, soit par le chagrin ou par un choc, la peur ou le péché, mais il n’empêche qu’elle demeure, ou du moins devrait demeurer dans la vie du croyant. En certaines occasions elle peut même atteindre des sommets très élevés. Elle peut germer sur le pire des terrains, et coexister avec une opposition féroce, une déception ou une perte.
   Christ nous a donné une joie permanente, disant notamment « nul ne vous ravira votre joie ». [2]  Au milieu des pires déboires, nous pouvons toujours connaître et nous réjouir des desseins de Dieu, ressentir la paix et la joie par Sa grande bonté.
   C’est alors que vient le commandement : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur »,  commandement donné dans un contexte de difficultés.[3]  Paul ajoute : « Que votre douceur soit connue de tous les hommes », ce qui signifie, que votre magnanimité, votre caractère doux et raisonnable, votre sérénité profonde, soient visibles de tous. Il visait une situation dans laquelle nous serions en détresse ou en difficulté, et tentés de réagir avec mauvaise humeur, soit par impatience ou par désespoir. Pourtant dans ces circonstances, nous devons être capables de nous réjouir dans le Seigneur. Voilà comment la joie prend différentes formes.
   À certains moments cette joie dépasse toute description, dépeinte alors par l’apôtre Pierre comme « ineffable et glorieuse ».[4] Cependant, et c’est là une autre de ses caractéristiques, cette joie ne cesse jamais d’être réfléchie, rationnelle et substantielle. Ce n’est pas comme si l’on prenait une drogue, ou entrait en transe. Ce n’est pas comme si nous étions transportés par une force émotionnelle et manipulatrice. Non, elle est toujours réfléchie, et fonctionne avec la raison. Nous savons pourquoi nous nous réjouissons. 
   En outre, cette joie n’a pas besoin d’être nourrie de choses terrestres, matérielles, coûteuses, ou par des plaisirs. Nous pouvons posséder la joie chrétienne dans la pauvreté. D’innombrables fidèles à travers l’histoire du monde ont expérimenté la joie tout en ayant enduré des degrés de privation dont nous n’avons pas idée dans notre monde occidental. La joie terrestre a toujours besoin de simulations, et dès que celles-ci cessent, la joie s’estompe.  
  La joie spirituelle peut également être expérimentée indépendamment de notre personnalité. Les croyants qui disposent d’un tempérament très sérieux, possèdent une joie de type profondément intériorisé, tandis que ceux qui sont plus extravertis la possèdent sous une autre forme. Elle s’adapte merveilleusement à différents types de personnalités. 

Qualités et avantages

Avant de voir comment la joie peut être dénaturée ou développée, réfléchissons à ses qualités et avantages. Elle est, sans aucun doute, une forme d’adoration, tout en étant un élément de l’adoration. Même en dehors des cultes d’adoration, Dieu désire que Ses enfants soient gais et reconnaissants envers Lui, et consciemment soutenus par Son amour. La joie chrétienne expérimentée d’heure en heure est un acte précieux d’adoration.
   C’est aussi l’élément vital d’une adoration révérencieuse. David disait : « j’offrirai des sacrifices dans sa tente, au son de la trompette ».[5] La joie fait partie des offrandes à favoriser et à présenter au Seigneur. « Je m’avançais…vers la maison de Dieu, au milieu des cris de joie et des actions de grâce », dit le psalmiste. [6]
   Dieu n’est pas honoré par des chrétiens malheureux. Bien sûr, il y a des moments de chutes dans notre combat spirituel ou notre service pour le Seigneur, mais nous ne devons pas accepter de voir notre confiance intime dans le Seigneur, notre sérénité et notre reconnaissance pour les bénédictions spirituelles, balayées par de telles choses.
   Parmi les réalisations de la joie spirituelle, on trouve sa puissance fortifiante. Quand le diable passe à l’attaque et que les choses nous sont défavorables, la joie spirituelle nous aide à faire face et nous revêt d’une force surnaturelle.
   En plus de cela, la joie nous rend plus utiles à Dieu. Le témoigne de celui qui se réjouit est beaucoup plus efficace que celui dont l’esprit est accablé. Lorsqu’il y a de la joie dans nos cœurs, les gens le sentent. On entend souvent les témoignages de gens qui envient des croyants, parce qu’ils sont fermement attachés au Seigneur et comptent sur les ressources divines ; ce sont des gens heureux. Le chrétien abattu a peu de chance de trouver place dans son cœur pour les âmes perdues, parce que la mélancolie nous pousse à nous replier sur nous-mêmes. Un chrétien joyeux, par conséquent, est beaucoup plus utile dans le service du Seigneur.
   La joie chrétienne nous délivre de tant de choses. Vous êtes beaucoup moins susceptible d’être sujet à une grande convoitise si vous êtes une personne satisfaite et qui se réjouit. Le chrétien qui peu à peu perd la joie reconnaissante en Christ, va chercher à compenser ce manque par des choses matérielles – comme posséder plus, avoir une plus grande maison ou une meilleure voiture. La route de la convoitise commence là où le chemin de la joie est couvert de mauvaises herbes. 

Comment perdre la joie ? 

Comment pouvons-nous perdre cette joie ? Le péché, évidemment, nous prive de la joie, et particulièrement les péchés de la chair. L’explication est toute simple. Bien que nous soyons obligés de prendre des mesures pour conserver notre joie, elle est vraiment un don de l’Esprit de Dieu, et le Saint-Esprit nous la retirera s’il y a un péché. C’est pourquoi David priait dans le Psaume 51 : « Rends-moi la joie de ton salut. » Il avait péché, et son assurance et sa joie spirituelle avaient été retirées.
   Parmi les péchés de la chair listés en opposition au fruit de l’Esprit, se trouvent la fureur et la colère, qui entrainent des réactions d’orgueil et d’amertume susceptibles d’éliminer la joie chrétienne. Si c’est le péché qui en est la raison, et que nous sommes plongés dans la tristesse, il ne sert à rien de chercher un psychiatre chrétien. Dieu seul peut pardonner et restaurer la joie. Il ne nous permettra pas d’avoir la joie spirituelle s’il y a un péché non confessé et répété, comme une aigreur désobligeante au sein du mariage, un manque de courtoisie, d’affection ou de respect. Pensons-nous que le Saint-Esprit nous donnera de la joie spirituelle si nous avons autorisé ces choses et donné libre cours à une conduite cruelle ?
   D’autres péchés également affectent la joie spirituelle. Elle ne saurait par exemple coexister avec l’orgueil. Pas plus qu’elle ne peut vivre avec l’envie et le ressentiment. L’apitoiement sur soi nous fait perdre notre joie, parce qu’il consume totalement notre capacité à mieux vivre nos émotions, ne laissant aucune place à la gratitude, à l’amour et à la joie. Lorsque nous partons au travail en lui permettant de tourner en boucle dans notre esprit, nous perdons alors toute joie.  

Perdue quand la foi fait défaut

Une cause majeure de la perte de joie vient de l’incapacité à exercer la foi. C’est une leçon que nous apprenons au fil des ans. Dans tant de situations difficiles nous perdons l’occasion d’exercer la foi, et nous sommes alors submergés, et perdons notre joie. Nous devrions alors nous dire : « C’est difficile, mais je m’appuierai sur le Seigneur ; je lui ferai part de ma situation. Je lui ferai confiance pour qu’il me permette de l’affronter, ou pour qu’il m’en libère en me fortifiant. C’est en lui que sera ma confiance. Je me souviendrai de sa bonté autrefois, je le louerai et le remercierai. Je méditerai sa promesse qui dit que ‘toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu’ ». [7]

Perdue par manque de réflexion

   Il se peut aussi que la cause inutile de la perte de notre joie réside dans notre incapacité à l’apprécier, et à réfléchir. Est-ce que nous réfléchissons jour après jour à nos privilèges, à nos bénédictions, nos opportunités, et à notre futur ? Ou est-ce que nous prenons nos bénédictions comme un dû ? Est-ce que dans la journée, chaque fois que nous en avons l’opportunité, nous rendons grâces au Seigneur pour ce qu’Il a fait pour nous ; comment Il nous a délivré et soutenus à travers l’épreuve ? Est-ce que nous Le remercions pour le plus petit de Ses bienfaits temporels et matériels ? C’est une source capitale de joie spirituelle, et nous en considèreront d’autres dans un moment.

Perdue en poursuivant ce qui est mal

   Nous avons déjà souligné que la mondanité était dommageable à la joie spirituelle. Si nous laissons les rythmes puissants de ce monde emplir notre tête à longueur de journées, notre joie sera purement physique, biologique et terrestre, et c’est tout. La joie spirituelle fuit la distraction basée sur le péché ; c’est l’une ou autre. Nous ne pouvons avoir les deux.
   Est-ce que nous restons en mauvaise compagnie ? Là encore on se prive certainement de la joie spirituelle, car « les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » [8] ou les mauvaises compagnies corrompent  les bonnes actions, les pensées et les sentiments.  

Comment rehausser notre joie ?

   Le Saint-Esprit, qui est la source de la joie spirituelle, nous la communique de différentes manières. Premièrement, il place une mesure de joie directement dans notre cœur. Ensuite, et comme un parent met de la nourriture devant l’enfant qui doit la prendre et la manger, l’Esprit procure des sources de joie auxquelles nous devons boire. 

La joie dans l’adoration

   La première d’entre-elles, nous l’avons déjà vu, c’est l’adoration. Lorsque nous chantons les attributs de Dieu, et dirigeons vers Lui notre adoration, nous sommes en même temps remplis de réconfort et du bonheur de posséder un tel Seigneur, Sauveur, Défenseur et Ami. Quand nous louons Dieu pour le Calvaire, nos cœurs sont attendris, et emplis d’amour et d’allégresse. Que nous soyons seuls ou avec les autres en adoration, rien n’est plus exhalant pour le bonheur de l’âme que l’adoration sincère.  

La joie dans la repentance

   La repentance étrangement, est aussi source d’une immense joie, parce que la conscience est apaisée, le fardeau du péché enlevé, et nous avons la paix avec Dieu, une paix qui dépasse toute intelligence. « Nous nous glorifions (ou réjouissons) en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation », dit l’apôtre Pierre.[9] Notre Sauveur a subi notre châtiment, notre péché est effacé, et Dieu ne s’en souviendra plus. Notre conscience a été purgée et purifiée. Ce sont des bénédictions incroyables ! Elles ne peuvent qu’amener une grande joie.
   Parfois, les péchés commis il y a bien longtemps nous sont rappelés. Quel épisode épouvantable : les choses que nous avons faites, pensées ou dites ! Nous sentons que nous devons nous repentir à nouveau. Mais nous ne devrions jamais faire cela. Nous devrions au contraire louer et remercier Dieu de nous avoir pardonné quand nous nous sommes repentis. Nous devrions diriger nos louanges et notre gratitude vers le Christ qui est mort pour nous, qui a subi les conséquences, et lavé Son disciple pécheur.   
   Quel soulagement, quel étonnement, quelle joie emplit nos cœurs quand nous pensons que « Dieu a enlevé ma culpabilité et m’a donné un nouveau départ, et de nouvelles opportunités, et avec son aide je vivrai pour l’honorer et lui obéir. » Même dans la repentance, il y a de la joie.

La joie par la réflexion

Dans l’exercice régulier de la réflexion, il y a une joie considérable, « Retiens dans ton cœur » dit Moïse « que l’Éternel est Dieu…et qu’il n’y en a point d’autre ».[10] « Retiens dans ton cœur. » Penses à cela, intensément et longuement, étudies, pèses et soupèses. Et c’est ce que nous devons faire, car sans cela notre joie sera limitée. La réflexion est une source toute désignée de joie. On peut vraiment apprécier recevoir en cadeau des fleurs, mais le vrai plaisir c’est de les regarder quand elles nous sont présentées.  
   Prenez le temps de réfléchir à l’histoire de la rédemption; aux promesses de Dieu, et aux grandes doctrines de la foi. Pensez, par exemple, à la doctrine de la persévérance. Apprenez ces textes, mémorisez-les, et soyez capables de vous y référer, car ce sont eux qui nous assurent qu’en Christ personne ne sera ravi de Ses mains ; nous sommes à Lui maintenant et à jamais. Il est une source intarissable de joie – réfléchissez à ces choses spirituelles.

La joie par la prière

   Ensuite, il y a l’étonnante facilité de la prière. « Tout ce que vous demanderez en mon nom », dit le Seigneur, « je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. »[11] Non pas bien sûr les choses matérielles, rien que pour moi, mais si j’ai à l’esprit des choses comme la bénédiction des autres, la proclamation de l’Évangile, l’aide et le soutien des serviteurs de Christ, et ma propre sanctification, alors mes prières seront exaucées.
   Avec une telle promesse de mon Seigneur, ne devrais-je pas être heureux, satisfait, et joyeux ? Dieu lui-même a dit qu’Il entendrait chacun de nos cris, et répondrait dans Sa sagesse, de la manière qu’Il choisira, et en Son temps.  
   Nous avons l’insigne privilège de pouvoir l’emporter face au Dieu souverain, et il se peut qu’Il cède à nos cris, parce que nous sommes Ses enfants, et qu’Il adore le faire. Selon le grand mystère de Sa volonté, Il a entendu nos prières avant la fondation du monde, et avec le sourire d’un père, dans Son grand dessein souverain, Il s’est engagé à répondre, même à nos requêtes. C’est un privilège étonnant qui dépasse l’entendement. Avec tout cela, pouvons-nous donc rester sombres et pessimistes ?
   Si quelqu’un nous disait « J’ai l’oreille du Premier Ministre », nous pourrions lui répondre, « Que peut-il bien faire ? » Mais s’il nous disait : « j’ai un libre accès au Dieu Tout-Puissant », quel privilège exceptionnel ! Alors pourquoi sommes-nous écrasés et défaits dans telle ou telle situation? Lorsque nous saisissons le privilège que nous avons dans la prière, nous possédons une joie ineffable.  
   Il se peut que nous intercédions pour quelqu’un que nous aimons, quelqu’un qui ne veut pas se tourner vers Christ, et qui semble remplir sa tête par plus de doutes et de pensées agnostiques au fur et à mesure que le temps passe. Mais nous pouvons nous dire : «  Le Dieu que nous prions est un Dieu qui détermine toutes choses. Et donc, mon cher parent, mon cher ami, tu peux penser ce que tu veux, mais si Dieu entend ma prière, tu seras changé, parce qu’Il est souverain ». Est-ce que cela ne procure pas le calme, et la paix, et la joie de croire ? Bien sûr que si.
   Ensuite, nous pouvons apporter au Seigneur nos peines les plus profondes, et nos fardeaux. C’est là encore un autre privilège qui n’a pas de prix, que de pouvoir partager avec le Dieu Créateur – Qui règne sur les cieux et sur la terre – nos peines, chagrins et nos fardeaux ! Posséder ces choses, c’est avoir des richesses plus grandes que les gens les plus puissants et les plus riches de toute l’histoire. 
   Et sommes-nous insensés au point d’oublier une réponse à la prière le lendemain même, ou dès la semaine qui suit ? Si nombreuses sont les réponses de Dieu que nous devrions les noter dans nos agendas ou les inscrire au fond de nos mémoires, afin d’y revenir souvent, parce que les réponses à la prière sont étonnantes. Et ne viennent-elles pas pratiquement d’heure en heure, jour après jour, semaine après semaine ?
   Nous prions pour quelqu’un parfois pendant des mois, et même des années, jusqu’à ce nos prières s’essoufflent. Et alors soudainement, la prière est exaucée. Ne sommes-nous pas bouleversés dans ces moments ? Ne considérons-nous pas ces choses comme glorieuses ? Le Dieu du Ciel et de la terre intervient dans ma vie, entend mon ministère hésitant d’intercession pour les autres, et les gens sont délivrés d’une éternité dans l’enfer, et portés dans le royaume d’amour et de lumière. Ces choses sont prodigieuses, et elles élèvent nos cœurs vers Dieu dans la reconnaissance, l’adoration et le bonheur.  

La joie dans la Parole 

   Voilà une autre grande source de joie : l’exploration (ou l’étude) de la Parole de Dieu. C’est une triste chose que ma lecture de la Bible si elle est limitée à cinq versets, avec une légère  considération. Ah! mes chers amis, lisez la Parole. Si vous n’avez pas d’autre secours, lisez Matthew Henry (le commentateur) pour stimuler vos pensées, et laissez-le vous montrer comment la lire et y prendre plaisir. « Je fais mes délices de tes statuts, je n’oublie point ta parole. Ta loi fait mes délices », dit le psalmiste.[12] Est-ce que nous pouvons dire la même chose ?
   Même la structure de la Bible est puissante et source de joie. Toutes les doctrines de la grâce se trouvent dans le livre de la Genèse. Il faut les repérer, se les réapproprier et remercier Dieu chaque fois quand nous les voyons. Aimez la Parole de Dieu, ses profondeurs étonnantes, sa merveilleuse consistance. Demandez-vous chaque jour – quelle doctrine vais-je apprendre? Quel reproche m’est fait ? Quel devoir, encouragement et promesse me sont présentés ?  Mon Seigneur et Sauveur se trouve-t-il dans ce passage ?
   Christ est la colonne vertébrale, le fil d’Ariane qui parcourt toute la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse. Et il y a là tant d’observations profondes et de considérations sur la nature humaine. Dans chaque passage historique, si nous regardons attentivement, nous les verrons. Voilà le savoir et la sagesse les plus élevés qui soient, le Livre de Dieu, la Parole divine, et nous avons étés oints pour entrer, et pour en saisir le message. Rendons grâces, sourions et réjouissons-nous chaque fois que nous gagnions en compréhension. 

La joie dans les autres croyants.

   Nous pourrions également insister sur la joie d’être chrétien – œuvre qui vient vraiment de Dieu –  et que nous voyons chez de nombreux croyants. Nous avons parfois l’occasion de nous plaindre les uns des autres. Nous ne devrions pas, mais nous pourrions en avoir sujet, parce que nous portons tous encore les marques de la Chute.    
   Il n’en reste pas moins, malgré toutes les raisons que nous avons de nous plaindre, que nous devrions être touchés par l’œuvre de la grâce chez certains chrétiens. Regardez certains d’entre eux, la profondeur de leur caractère, leur force, leurs réactions indéfectiblement pieuses face aux difficultés, leur gentillesse à toute épreuve, leur grâce et leur courtoisie. Ils n’ont pas toujours été comme cela. C’est la touche personnelle de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Si simplement nous pouvions être comme eux. Nous les aimons parce nous voyons Christ manifesté, et nous sommes affermis dans notre foi, et nous nous réjouissons. 
   Et comme nous aimons être ensemble, parce que nous avons tant en commun, et de véritables liens de filiation. Nous pensons en grande partie pareillement, partageons les mêmes goûts pour les choses spirituelles, avons les mêmes objectifs, aimons les mêmes choses. Nous parlons entre nous un langage spirituel, et nous n’avons pas besoin de nous justifier devant les autres. 
   Nous ne sommes jamais « poignardés » dans le dos les uns par les autres, et nous marchons dans la confiance. Quelle chose merveilleuse que de pouvoir se réjouir du caractère chrétien ! Combien le roi David estimait l’homme de Dieu au point de dire dans le Psaume 141 : « Que le juste me frappe, c’est une faveur ». Il en est ainsi quand nous tirons notre joie de ce que Christ a accompli, même en chacun d’entre nous. « Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères » (1 Jean 3:14). 

La joie dans l’ouvrage de Dieu

   Nous devrions aussi tirer de la joie de la création qui nous entoure. C’est une chose qui nous manque ici à Londres, à nous qui vivons dans une ville immense,  où nos sens sont probablement émoussés. Mais lorsque nous avons vraiment l’opportunité de voir des merveilles naturelles, nous devrions nous poser et nous réjouir en elles. Pensons à David, quand il n’était qu’un garçon, et un jeune homme qui gardait ses moutons. Nous lisons de lui que la nuit il plongeait les regards dans l’immensité du ciel, et observait la création de Dieu. Nous l’entendons dire : « Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la lune et les étoiles, qu’est-ce que l’homme ? ».[13]    
   L’humanité rétrécissait à ses yeux quand il contemplait l’immensité de l’univers, et les merveilles des cieux. « Les œuvres de l’Éternel sont grandes, recherchées par tous ceux qui les aiment. »[14]   
   Nous devrions être de ceux qui prennent plaisir dans les œuvres de Dieu. Si vous vous trouvez quelque part dans un endroit magnifique, faites une pause, laissez-vous porter, et réfléchissez. Il y a certainement des choses horribles dans le monde, des preuves de la Chute, et même de telles choses ne font que confirmer notre compréhension de la Bible, mais il y a aussi des endroits étonnamment beaux. Admirez-les simplement, adorez Dieu et dites : « C’est l’ouvrage de mon Sauveur ». Ensuite émerveillez-vous en pensant au moment où nous nous élancerons dans le royaume futur et voyez les merveilles insondables de notre Créateur.   
   Tenez, les spectacles merveilleux de ce monde ne peuvent en rien être comparés à ce que nous pourrons voir partout dans la gloire éternelle. Donc, ne vous précipitez pas, mais apprenez de plus en plus à apprécier chaque merveille de la puissance de Dieu, car l’Écriture dit qu’elles sont source de joie pour les admirateurs du Seigneur. 

La Joie dans les épreuves

Cet article fait partie d’une série d’études sur l’Épitre aux Galates, que nous pensons être la première des lettres de l’apôtre Paul. Mais il y avait une autre lettre avant toutes celles écrites par Paul, et c’était l’Épitre de Jacques qui avait été pasteur-enseignant de la grande église de Jérusalem pendant trente ans, lorsqu’il écrivait. Et juste au début de la lettre – la toute première exhortation  – il donne ces paroles remarquables : « Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés. »     
   Ainsi, la première instruction donnée dans une Épitre du Nouveau Testament nous dit « Quand vous tombez dans des épreuves, des problèmes et des difficultés – réjouissez-vous, car c’est là que vous allez pouvoir témoigner du Seigneur comme à aucun autre moment. Il va vous en sortir, et vous allez Le bénir et Le louer, lorsqu’Il répondra à vos prières confiantes. »

La joie en Christ

  Ce sont les sources majeures de la joie spirituelle, qui nous rendent agréables à Dieu, fortifient notre témoignage, et nous gardent à travers toute tentation. La source suprême de la joie, cependant, c’est de réfléchir à Christ Lui-même. Nous pouvons, et réfléchissons en réalité sur le Père, mais le Père s’est parfaitement révélé dans le Fils, qui est Dieu manifesté dans la chair, et nous voyons le véritable cœur de la Divinité en Jésus-Christ, notre Seigneur.  
   Nous voyons Christ avec les yeux de la foi,  intercédant pour nous dans les lieux célestes, planifiant nos vies et dessinant notre avenir. Et nous pouvons dire – et c’est toujours stupéfiant pour le rédacteur – nous pouvons dire : « Il est le Seigneur de gloire, le Créateur de tous les mondes, le Juge de toute la terre,  l’Auteur de la foi et celui qui la porte à la perfection, le Maître de l’univers, et pourtant, je suis à Lui et Il est à moi ».       
   Y-a-t-il sur terre ou dans le ciel, ou sous la mer, une chose plus bouleversante ? Ne devrions-nous pas être remplis de bonheur, d’allégresse et de joie ?



[1] « Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint-Esprit » (Romains 15:13).


[2] Jean 16:22


[3] Philippiens 4:4


[4] 1 Pierre 1:8


[5] Psaumes 27:6


[6] Psaumes 42:4


[7] Romains 8:28


[8] 1 Corinthiens 15:33


[9] Romains 5:11


[10] Deutéronome 4:39



[11] Jean 14:13