Les devoirs respectifs des époux

Christ nous a rachetés de notre condamnation et de notre dette éternelles. Combien ceci devrait nous encourager à remplir nos devoirs envers la personne que Dieu nous a donnée sur le chemin de la vie. Cet article présente le point de vue biblique concernant le mariage.

“Que le mari rende à sa femme la bienveillance qui lui est due ; et que la femme de même la rende à son mari.” (1 Corinthiens 7:3).

L’apôtre Paul répond à des questions que les croyants de l’église de Corinthe lui ont posées, comme cela se voit clairement dans ses paroles : « Pour ce qui est des choses dont vous m’avez écrit, il est bon à l’homme de ne point toucher de femme » (1 Corinthiens 7:1).

L’une des questions était clairement : « Est-il préférable de ne pas se marier ? » Peut-être que l’une des autres questions était : « Les couples chrétiens doivent-ils pratiquer une forme d’abstinence sexuelle ? » Nous ne pouvons dire avec exactitude quelles questions lui ont été adressées, mais les réponses de Paul suggèrent qu’elles allaient dans ce sens.

Quand l’apôtre affirme qu’il est bon à l’homme de ne point toucher de femme, nous comprenons qu’il se réfère au mariage. Il ne dit pas qu’il est préférable de ne pas se marier ou que le célibat est une condition supérieure, mais simplement que ce dernier est bon et honorable devant Dieu. Il montrera aussi plus tard que le célibat peut présenter beaucoup d’avantages pour le service de Dieu. Il est bon et sain, et peut souvent être une condition nécessaire et merveilleuse, ce qui était sûrement le cas de quelqu’un comme l’apôtre Paul.

En tant qu’apôtre, Paul vivait en des temps difficiles, et voyageait constamment de lieu en lieu. Il ne demeurait jamais quelque part plus de trois ans, et voilà qu’il devait déjà partir. La plupart du temps, son séjour était beaucoup plus court que cela. Il faisait constamment face à l’opposition et à la persécution. Pouvons-nous imaginer l’état de sa femme, s’il avait été marié ? Elle aurait été constamment anxieuse, et son pauvre cœur aurait été déchiré quand l’apôtre endurait toutes les rigueurs de son ministère. Et de retour à la maison, il était certainement dans un triste état après tous les coups impitoyables et les traitements cruels et inhumains qu’il avait reçus.

Mais pourquoi disons-nous : « de retour à la maison » ? En réalité, il n’avait pas de chez-lui. Celui dont les paroles ont réjoui des milliards de croyants à travers l’ère chrétienne n’avait de chez-lui nulle part. Il dépendait de l’hospitalité des uns et des autres partout où il allait, au point même de vivre parfois sans abri. Quand nous considérons toutes les épreuves subies par Paul dans sa vie bien particulière, nous voyons que le célibat était pour lui une condition nécessaire et un acte de dévouement pour le Seigneur.

Si nous ne sommes pas mariés, le Seigneur nous soutiendra, et Il nous bénira puissamment. Ainsi, l’apôtre affirme sous inspiration divine le caractère noble du célibat, qui est béni du Seigneur.

Mais il ajoute pour autant : « Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari ». Évidemment, la condition normale est de se marier. N’interdisez jamais le mariage, dit l’apôtre dans 1 Timothée. Il nous avertit que dans les derniers temps, certains se lèveront pour proscrire le mariage. Ce sont des faux docteurs dont les idées proviennent d’esprits séducteurs, et qui enseignent des doctrines de démons. Hypocrites, ils mentent. Paul utilise en effet des paroles très dures envers ceux qui découragent ou qui interdisent le mariage.

Même s’il peut nous sembler que l’apôtre fait du célibat un état supérieur au mariage, il n’en est absolument rien. Le mariage a été institué par Dieu, et être marié est la condition générale des hommes et des femmes ; c’est ce que Paul enseigne. Il met cependant l’accent sur le fait que le célibat, tout comme le mariage, sont tous deux bénis de Dieu.

Nous remarquons que l’apôtre Paul dit que le mariage permet d’éviter l’impudicité et la débauche, et dans d’autres passages, il développe des arguments supplémentaires en faveur du mariage. Il ne fait ici que souligner un but moral évident, mais il le fait d’une manière à la fois curieusement élargie et très belle.

Dans ce cas-ci, il ne s’agit pas seulement de lire ses paroles, il faut aussi les « entendre » : « Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari ». Les deux dernières expressions emploient les mêmes mots, à l’exception de deux. En faisant cela, Paul attire notre attention sur un aspect central du mariage. Considérez ceci : « que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari ». Elle lui appartient, et il lui appartient. Chacun est pour l’autre un bien précieux, quelqu’un à qui s’unir intimement, quelqu’un à valoriser, estimer, apprécier et aimer. « Sa femme » et « son mari », une personne à protéger, unique.

Dans Genèse 2, nous lisons comment Ève a été formée à partir de la côte d’Adam, qui en la voyant a prononcé ces paroles : « Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! » Pensons-nous qu’il ne parlait qu’à titre biologique, dans le seul but de faire une simple observation physique ? Ou réalisons-nous que bien qu’il parlait d’un fait biologique, il exprimait aussi ses sentiments les plus profonds ? C’est ce qu’il pensait d’Ève, et cela va bien au-delà d’une simple observation biologique.

Bien qu’il ne s’agisse pas pour nous aujourd’hui d’une vérité au sens littéral, mari et femme devraient pouvoir se dire : « os de mes os, chair de ma chair ». Ces paroles expriment l’intimité de l’appartenance l’un à l’autre. « Ses soucis et ses douleurs sont aussi les miens, comme s’ils étaient littéralement les miens ».

Avant d’aller plus loin dans les devoirs respectifs des époux, disons quelques mots sur ces paroles : « il est bon à l’homme de ne point toucher de femme ». Bien qu’il s’agisse là d’un euphémisme pour le mariage, ce verset contient aussi une vérité littérale pleine de sagesse. Méfions-nous de la « culture » moderne. Les jeunes en particulier doivent savoir que l’excès du toucher dans notre société actuelle est quelque chose de tout à fait nouveau. Il n’en était pas ainsi autrefois.

Jusqu’à récemment, un homme ne touchait pas une femme, sauf pour la saluer en lui serrant la main. Mais la culture moderne physique et charnelle, qui se dégrade de plus en plus ces dernières années, a introduit des touchers considérables entre les genres, et cela hors du mariage. Les accolades, les sentiments, les embrassades sont à présent des choses normales dans notre société. Ce ne sont plus des manières réservées aux personnalités du monde du spectacle, mais cela s’étend à présent aux politiciens et à tous aux yeux du public. Cependant, le respect traditionnel dû au sexe opposé considérait tous ces « touchers » comme indélicats, impolis, déplacés voire vulgaires. C’est à la fois un excès de familiarité et un grand manque de sagesse. Nous ne doutons pas que beaucoup d’hommes et de femmes se touchent innocemment, pensant exprimer leur sympathie, mais beaucoup le font aussi pour créer une excitation charnelle. Nous attestons que la déclaration de Paul contient un sens littéral plein de sagesse.

Notre culture désapprouvait autrefois le toucher familier entre les genres. Cela était considéré comme irrespectueux, impertinent, et inapproprié, et nous devrions en faire de même aujourd’hui. Si les gens se comportent avec tant de liberté dans ce domaine, ils tomberont (comme le sont déjà certains) dans le péché à cause d’une grave erreur de jugement.

Passons à présent à cette affirmation intentionnellement emphatique de l’apôtre, et ces paroles profondes : « Que le mari rende à sa femme la bienveillance qui lui est due ; et que la femme de même la rende à son mari. » Quelle est donc cette bienveillance que les époux se doivent ? Ces termes nous viennent de la traduction du martyr William Tyndale, qui comme pour la majeure partie du Nouveau Testament, a été adoptée par les traducteurs de la Bible anglaise King James.

Le terme « due » se réfère littéralement à une dette à payer ou à une obligation. Nous nous devons cet acte de bienveillance. Le mot « bienveillance » ne se trouve pas dans certains manuscrits anciens, mais il est clairement inclus dans le Texte majoritaire et le Texte reçu du Nouveau Testament grec. Certaines versions modernes de la Bible s’empressent de l’omettre dans leur tendance à tout simplifier. En faisant cela, elles font croire que tout le passage ne traite que du sexe et des relations sexuelles. Lorsque le monde – et les journaux à sensation – parlent du mariage, ils ont tendance à le limiter au sexe, mais la Bible évoque aussi des aspects beaucoup plus profonds. C’est le cas de ce septième chapitre de 1 Corinthiens, dans lequel l’apôtre n’en arrive à la relation sexuelle qu’après avoir parlé de l’époux et de l’épouse comme s’appartenant l’un à l’autre, et se devant une dette de bienveillance mutuelle. La Parole inspirée donne priorité à ces choses importantes et précieuses, car le mariage est bien plus qu’une relation d’intimité sexuelle, aussi importante soit-elle.

La bienveillance mutuelle est une dette de bonne volonté, ou de bonté en action. La version anglaise New King James a gardé l’idée de la bienveillance, mais elle l’a quelque peu affaiblie en lui substituant le terme « affection ». Ce dernier n’est pas assez fort, parce que l’affection peut se limiter au domaine de l’émotion, tandis que la bienveillance est une émotion exprimée de manière active par des actes aimables. Nous avons une dette d’attitudes et d’actes pleins de bonté l’un envers l’autre et nous devons nous en acquitter. Selon la Bible, notre dette ou nos obligations comprennent au moins sept aspects ; et s’il s’avère que l’un de nous ne les honore pas, alors nous péchons contre le Seigneur.

1. Un engagement exclusif

La première des sept obligations est évidente : un dévouement exclusif l’un à l’autre. Le mariage est une alliance qui implique des promesses à honorer. Nous avons fait des vœux et prêté serment de fidélité, de sécurité absolue par un engagement exclusif ; et dans aucune circonstance il ne doit y avoir de trahison, aussi minime soit-elle. Toute tentation à manquer de considération ou d’amour envers l’autre doit être immédiatement chassée, et les mauvaises pensées remplacées par des pensées saines. Considérer quelqu’un d’autre comme plus convenable ou plus désirable est scandaleux et malsain, et ne devrait en aucun cas nous venir à l’esprit. Par notre engagement, nous avons une dette et une responsabilité devant Dieu de rester fidèle l’un à l’autre tout au long de notre vie, et les seules raisons de rupture qui nous exemptent de cette dette sont celles évoquées dans les Écritures.

L’un des aspects de la fidélité est le respect profond de l’autre et de notre union. Cela signifie que l’on ne parlera jamais de l’autre à une tierce personne concernant des affaires personnelles, privées ou des critiques. Nous n’allons jamais nous trahir ou être cause d’embarras. Certains font cela, mais ils sont très insensés car ils agissent exactement comme les gens du monde, qui sont superficiels. L’époux et l’épouse se plaignent l’un de l’autre sur des sujets très intimes, et sur des choses qui relèvent strictement du domaine privé. Ils parlent de ces choses à la légère à des tierces personnes. C’est une forme de trahison qui affaiblit grandement l’union donnée par Dieu, et c’est un manquement à l’engagement de fidélité.

2. Le devoir de prendre soin l’un de l’autre

La deuxième des sept obligations est la responsabilité de prendre soin l’un de l’autre. Il arrive que des gens bien oublient cet aspect après quelques années de mariage, surtout s’ils s’avèrent tous deux être des personnes assez vigoureuses et capables. Ils laissent leur conjoint livré à lui-même et vivre sa vie en toute indépendance, en gardant simplement un œil sur l’autre. Mais ceci n’est pas suffisant, car nous avons un devoir d’amour et d’attention l’un envers l’autre. Nous avons l’obligation de nous protéger, nous encourager et nous réconforter l’un l’autre, aussi souvent que nécessaire, tout en nous entraidant dans nos différentes tâches. Souvent, il y a un grand manque d’entraide, d’attention, de sensibilité, de compréhension et de soutien.

Le devoir de prendre soin l’un de l’autre inclut l’effort de mettre en valeur les dons de l’autre pour le service du Seigneur, un aspect sur lequel nous reviendrons ultérieurement dans cet article.

3. Le devoir d’aimer

La troisième des sept obligations est de s’aimer. Faisons tout notre possible pour maintenir en vie la flamme de l’amour. L’amour n’est pas une émotion automatique qui survit d’elle-même. Il doit être exercé et exprimé. S’il est négligé, il se refroidit rapidement.

« Maris, aimez vos femmes », dit l’apôtre à plusieurs reprises dans Éphésiens 5. Est-ce que nous manquons d’exprimer l’amour ou de le communiquer ? Si c’est le cas, nous ne payons pas notre dette, et ce faisant, nous nous rendons coupables devant Dieu. Dans le monde, les gens sont libres de dire : « Je ne l’aime plus », et comme s’ils ne pouvaient rien faire pour changer la situation, leur mariage se brise. Mais dans une large mesure, l’amour est un choix, et à moins qu’un grand péché n’ait été commis, il ne faut jamais permettre à l’amour de s’estomper ou d’échouer.

L’amour commence par une estime de l’autre et une courtoisie sans faille. Il va plus loin, avec une profonde affection pour l’autre et des actes concrets pleins de bonté. Ensuite, il valorise, chérit et pense à son conjoint afin que le lien sacré d’appartenance l’un à l’autre se forge. Il ne doit donc jamais cesser de s’exprimer en ces termes-là.

L’apôtre Paul ordonne aux maris d’aimer leur épouse comme Christ a aimé l’Église, c’est-à-dire d’un amour prêt à se sacrifier, un amour qui ne cesse de bénir activement.

Pour maintenir l’amour en vie, certains péchés doivent être évités en particulier, comme l’habitude de ne rien se refuser. Si nous ne pensons qu’à nos malheurs et à nos problèmes, à nos passe-temps et à nos plaisirs, à nos activités et à nos objectifs, nous n’aurons pas beaucoup d’énergie émotionnelle en réserve pour aimer notre conjoint. De même, l’apitoiement sur soi assèche tout sentiment véritable pour l’autre. Il se peut que quelqu’un ait passé par des moments difficiles, confronté aux nombreux déboires de l’existence, mais si cette personne ne se donne pas un temps de réflexion, et tombe dans des regrets constants, son amour pour l’autre ne pourra pas prospérer.

L’orgueil aussi nuit à l’amour parce qu’il rend la personne imbue d’elle-même à tel point que personne d’autre ne compte vraiment. Toute l’émotion disponible est alors dépensée dans ses propres succès, accomplissements et échecs. Mal dépenser la « devise » de l’émotion, c’est être incapable du véritable amour. (Les lecteurs comprendront ici que nous utilisons un langage poétique et non scientifique).

4. Le devoir de prendre soin de l’état spirituel de l’autre

La quatrième des sept obligations est de prendre soin l’un de l’autre spirituellement. Dieu nous tiendra responsables pour le niveau de soin spirituel que nous offrons à l’autre. Bien évidemment, cela commence par la prière l’un pour l’autre, et la prière commence par la louange. Si nous rendons grâces et remercions Dieu sincèrement pour notre époux ou épouse, nous serons peu enclins à tomber dans des sentiments insensés et égoïstes d’amertume l’un pour l’autre. Autant que se peut, voyons le bien chez l’autre, prions pour son bien-être, pour sa bénédiction spirituelle, sa santé, son bonheur, son succès au travail, et que chacun remplisse bien son rôle de parent et son service pour le Seigneur. Rendez grâces à Dieu pour le premier amour, et également pour les grandes bénédictions dont vous avez été l’objet tout au long de votre vie. Lisez la Parole ensemble et parlez de choses spirituelles.

Maris, femmes, parlez-vous de choses spirituelles ? Il peut si facilement arriver qu’après quelques années de vie commune, les époux se connaissent si bien qu’il ne leur reste presque plus rien à se dire. Par conséquent, la conversation se limite juste aux besoins terrestres. Toutefois, nous avons une dette, une responsabilité à inciter un intérêt spirituel et à initier la discussion. Cela peut couvrir des sujets et doctrines spécifiques, ou les besoins de l’œuvre de Dieu dans l’église locale, dans le pays ou à l’étranger. On peut aussi parler des nouvelles directions et tendances actuelles qui nécessitent particulièrement la prière. Ou bien encore, partager notre propre effort à parler de l’Evangile à certaines personnes et à intercéder pour elles. Par-dessus tout, nous devons nous encourager à la consécration, au dévouement à Christ, et à l’appréciation de Sa puissance et de Ses desseins.

5. Permettre à l’autre de servir

La cinquième des sept obligations est d’aider ou de favoriser le service spirituel de l’autre. Un mari devrait se dire : « Je dois faciliter notre service spirituel ». Paul nous dit : « Vous avez été rachetés à un grand prix ; ne devenez pas esclaves des hommes. ». En disant cela, il s’adresse à la fois à des citoyens libres et à des esclaves. De toute évidence, il n’incite pas les esclaves à abandonner le maître auquel ils appartiennent, mais leur rappelle qu’en tant qu’esclaves volontaires de Christ, leur plus grande priorité est d’être à Son service, quelle que soit leur situation.

Nous sommes au « service » de nos employeurs et de nos familles, mais la plus grande priorité à la fois pour le mari et pour la femme est de servir Christ. Bien souvent, le mari est engagé dans l’œuvre du Seigneur, il est très occupé, béni, très apprécié et épanoui. Mais qu’en est-il de sa femme ? Que fait-il pour lui permettre d’être utile au Seigneur au-delà du fait de prendre soin de la famille ? Il est de notre devoir de nous entraider dans ce domaine, et de ne pas priver l’autre du but suprême de son salut.

Parfois, ni le mari ni la femme ne sont utiles à l’œuvre de Dieu, parce qu’ils s’attachent beaucoup trop au monde matériel, que ce soit à leur belle voiture, à leur grande maison, ou à un niveau de vie élevé, à tel point que toutes leurs forces et leurs efforts se concentrent sur les affaires, la promotion sociale et l’accumulation de biens. Ils ont réussi financièrement, mais ni l’un ni l’autre ne sert réellement le Seigneur, ou peut-être seulement l’un des deux, parce qu’ils n’ont pas cherché à atteindre le but essentiel de la vie. S’ils n’avaient pas été si ambitieux, ou embarqués dans la réussite matérielle, ils auraient été en mesure de consacrer plus de temps à chercher comment être utiles à l’œuvre du Seigneur dans l’église. Ils auraient été bien plus heureux ! Mieux vaut ne pas avoir une position sociale si remarquable, et être plutôt au service de Christ.

Le mari devrait se dire : « Mon objectif principal est de favoriser notre service respectif pour le Seigneur et pas simplement de me faire plaisir. » Bien que le Seigneur ait appelé le mari à être à la tête de la famille, le mari et la femme sont égaux aux yeux de Dieu, et ni l’un ni l’autre ne devrait écarter ou être indifférent à l’appel de l’autre.

6. Le devoir de se donner du plaisir l’un à l’autre

La sixième des sept obligations est de se donner du plaisir l’un à l’autre. Est-ce que je rends ma femme ou mon mari heureux ? Il s’agit d’un aspect essentiel du devoir de bienveillance. Est-ce que je lui rends la vie agréable ? Est-ce que je procure compagnie et amitié, disant de bonnes choses, apportant de bonnes nouvelles et parlant de choses qui réchauffent le cœur ?

Ou suis-je plutôt à l’autre extrême, si occupé que je ne lui accorde aucune pensée et aucun moment, parlant très peu de choses profondes, sans paroles d’encouragement ? Quelle situation terrible ! Posons-nous la question suivante : Est-ce que j’accorde de l’amitié ou j’inflige plutôt peine et mauvaise humeur à mon épouse ou à mon époux ?

Les couples, bien évidemment, partagent leurs fardeaux. Cela fait partie des bénédictions et des privilèges du mariage. Mais ils ne doivent pas le faire constamment, car ceci serait intolérable et égoïste. Si le mari déchargeait continuellement ses difficultés et ses craintes sur sa femme, toujours à se plaindre et à gémir, ou si sa femme en faisait de même, la vie ne serait jamais plaisante, et les époux ne seraient jamais accueillants et chaleureux l’un envers l’autre. Il est donc important de restreindre le partage des difficultés. Pensez à quelque chose de bien pour changer, quelque chose de plaisant. Ne méditez jamais trop longtemps sur vos peines et souffrances. Portez le fardeau si vous le pouvez avec l’aide du Seigneur, et ne le faites pas porter à l’autre de manière injuste. Rappelons-nous que nous avons un devoir mutuel d’encouragement et d’édification dans le mariage.

7. Le devoir de s’influencer mutuellement

La septième obligation mutuelle dans le mariage est la responsabilité de s’influencer l’un l’autre. Remarquez qu’il s’agit d’une influence mutuelle. Si l’influence est unilatérale, alors elle est une contrainte imposée, un joug et une expérience pénible. Si le mari ou la femme reprend l’autre constamment, et qu’il ne s’agit pas d’une démarche mutuelle et pleine de sensibilité, il est fort probable qu’elle produise chez l’un de l’arrogance et chez l’autre de l’amertume. Nous devons influencer le comportement l’un de l’autre avec courtoisie, bonté, douceur et humilité, non seulement en influençant mais aussi en se laissant influencer.

Martin Luther a qualifié le mariage d’école du caractère, et cela est bien vrai. Sommes-nous trop orgueilleux pour accepter un conseil ou une aide de notre conjoint ? Ou nous plaignons-nous du comportement de notre mari ou de notre femme avec colère ou dans une impatience irraisonnée. L’influence mutuelle s’exerce avec patience, et ainsi la plupart des récriminations ne devraient jamais être portées l’un contre l’autre, mais plutôt ensevelies dans l’amour et l’oubli.

Il y a habituellement une grande différence entre le mari et son épouse en termes de dons et de façon de penser. Ils ont leurs points forts dans différents domaines, et ils ont aussi des personnalités différentes. Il est clair que nous avons besoin d’une grande affection et aussi d’une grande patience l’un envers l’autre. Si l’un est constamment irrité par l’autre, ceci est probablement dû à l’orgueil ; un orgueil hideux et intolérant qui refuse de reconnaître les dons de l’autre, ses capacités, ses sensibilités, son discernement, et qui n’est pas prêt à s’adapter aux différences humaines qui sont tout à fait naturelles. Prions Dieu de nous débarrasser de l’orgueil dans le mariage, car c’est un saboteur mortel, et apprenons à aimer même les imperfections innocentes du comportement et de la pensée de l’autre.

Notre motivation

Dettes, devoirs et obligations sont l’essence même de la bienveillance mutuelle dans le mariage. Remarquez à nouveau le poids délibéré des mots dans les propos de l’apôtre Paul : « Que le mari rende à sa femme la bienveillance qui lui est due ; et que la femme de même la rende à son mari ». C’est une dette à double sens.

Nous concluons en nous référant à nouveau à 1 Corinthiens 7:23 : « Vous avez été rachetés à un grand prix ; ne devenez pas esclaves des hommes. » C’est là réellement ce qui nous pousse à remplir nos obligations mutuelles : le désir que notre mariage soit profond, merveilleux et porte du fruit dans le service de Christ. Nous étions esclaves du péché, et il était notre maître. Nous étions destinés à la condamnation et à l’enfer, à une corruption intérieure sans cesse grandissante, et esclaves d’idées tordues et erronées. Nous étions esclaves, condamnés à une fin tragique et à notre perte, et pourtant, nous avons été rachetés de tout cela.

Supposons que vous dirigiez une société (qui n’est pas une société à responsabilité limitée), et qu’il vous soit impossible d’échapper au remboursement de vos dettes. L’entreprise vous appartient entièrement, mais elle a fait banqueroute et a sombré dans une grande dette. Vous êtes sur le point de faire faillite et de perdre votre société, votre maison et tout ce que vous avez. Mais à ce moment précis, quelqu’un se présente à vous (il est impossible que cela se produise dans la réalité) et, ému de compassion, il vous dit : « je rachète votre société ». Votre affaire n’en vaut pas la peine, vous avez d’énormes dettes. Néanmoins, votre généreux bienfaiteur vous dit: « Je vous l’achète pour le montant de vos dettes, quelles qu’elles soient, afin que vous soyez quitte une fois pour toutes. Je sais que je paye un prix exorbitant, mais non seulement j’achète la société, mais aussi de bien meilleurs locaux, pour vous permettre de redémarrer votre affaire, quel qu’en soit le prix. »

Peut-être répondriez-vous : « Mais j’ai échoué, je suis responsable de la faillite de ma société… ». Cependant, le bienfaiteur insiste et vous dit : « Peu importe, je vais vous venir en aide. »

Christ nous a sauvés d’une dette éternelle. Nous avons été affranchis de la condamnation, et nous avons reçu une vie toute nouvelle et bien meilleure, une habitation glorieuse et éternelle, et tout cela grâce au sang précieux de Christ. A présent, nous devrions volontiers payer nos dettes envers la personne que Dieu nous a donnée tout au long de notre vie : à notre époux ou à notre épouse, notre bien si précieux ! Remplissons-nous nos devoirs ? Que Dieu nous bénisse et nous aide en cela.