Un message prêché en 1856 (non-inclus dans le Metropolitan Tabernacle Pulpit).
Ôter les obstacles sur le chemin de ceux du dehors, de ceux qui sont en recherche et des jeunes croyants.
« On dira : Frayez, frayez, préparez le chemin, Enlevez tout obstacle du chemin de mon peuple ! » (Ésaïe 57:14).
Bienheureux ces jours où la Terre était une province du Ciel, où le Ciel et la Terre furent si étroitement liés qu’il n’y avait aucun chemin difficile pour parvenir au Père céleste ! Lorsque Dieu créa l’homme, celui-ci entretenait une communion et une relation spirituelle avec son Créateur dans le jardin des délices. L’Éden terrestre était alors le paradis du Saint de Dieu.
Quel jour de détresse ce fut lorsque le péché entra dans le monde et ruina cette union ente la Terre et le Ciel ! Désormais, c’est le paradis aux portes interdites. Entre le Ciel et l’endroit où Adam chuta se dresse un grand abîme afin que ceux qui voudraient passer de la pauvre humanité déchue à Dieu ne puissent le faire. Et nul semble-t-il ne peut venir du Ciel saint pour bénir l’homme pécheur au moyen de visites angéliques.
La communion qui jadis exista entre l’homme et Dieu fut totalement suspendue. Il ne s’agit pas d’une simple interruption, car cela aurait supposé la probabilité d’une restauration ou d’une reprise. Mais le péché de l’homme anéantit complètement sa communion avec Dieu.
Gloire éternelle à l’Homme Christ Jésus, Qui a défait ce qu’Adam a causé. Il ouvrit grand les portes de perles du paradis, qui ne se refermeront plus jamais, jusqu’à ce que la sécurité de la dernière âme élue soit assurée dans la gloire éternelle.
La chaussée qui sépare l’homme déchu du divin Créateur possède des portes qui ne sont pas simplement laissées entrouvertes pour les anxieux qui désirent entrer, mais elles sont grandes ouvertes pour que « quiconque » le veuille puisse y passer.
Ces portes furent ouvertes par l’expiation de Christ. Pour les déverrouiller, aucun mérite humain n’est nécessaire. Dieu ne demande pas à Son peuple de créer une voie de communication entre Lui et les pécheurs, mais Il nous ordonne d’« ôter la pierre d’achoppement », d’« ôter les pierres », d’enlever tout obstacle et de « préparer le chemin » qu’Il a Lui-Même tracé.
La route qui conduit au Ciel, bien qu’elle soit droite et bien pavée, possède néanmoins quelques endroits difficiles. Il y a des obstacles et des pierres d’achoppement à ôter du chemin. On y rencontre certaines difficultés et nous avons l’honneur d’être ouvriers avec Dieu, comme des instruments pour le salut de nos semblables. Tout ce qui nous est demandé, c’est d’ôter les pierres d’achoppement et les obstacles semés par Satan sur la route céleste. Notre tâche est de les écarter de la voie et de tracer un chemin droit pour que les pécheurs parviennent au Sauveur.
Nous entendons souvent parler de cette première pierre d’achoppement : « Nous venons écouter les prédicateurs, mais nous ne comprenons pas ce qu’ils disent ». Les pasteurs, disent-ils, utilisent un langage soutenu et parlent de choses obscures et mystérieuses.
Pour ôter cet obstacle, nous travaillons dur à rechercher des illustrations et des métaphores pour que la Vérité soit saisie et bien comprise. Nous faisons tout notre possible pour prêcher l’Évangile aussi clairement qu’il soit. Cette pierre sera alors ôtée du chemin, et les gens auront la Vérité pure et simple afin qu’ils puissent la comprendre s’ils le veulent.
Il existe une autre pierre d’achoppement sur le chemin. Nous amenons les personnes à la porte de la maison du Seigneur et nous les invitons à entrer. « Non », disent-ils, « Regardez seulement les incohérences des chrétiens ». Nous devons préparer la voie et ôter également cet obstacle.
Bien des gens, en effet, disent : « Nous sommes venus à votre église, mais n’imaginez pas un instant que nous nous convertirons à votre religion. Voyez-vous la conduite de tel ou tel ancien ; avez-vous observé le comportement de beaucoup de membres de votre église. Tel diacre est si froid et indifférent. Il est hors de question que nous embrassions votre enseignement si ce sont là les effets qu’il produit ».
Les professants hypocrites, les chrétiens de nom, ceux qui occupent pour la forme une place dans l’église, mais dont le cœur n’est pas dans la sainte cause, portent préjudice à la cause de Christ. Dorénavant, cherchons à mener une vie véritablement pieuse. Marchons de façon pure et droite au milieu d’une génération d’incrédules et de gens qui se donnent de pauvres excuses.
Quand nous aurons ôté cette pierre de leur chemin, il est fort probable qu’ils en inventent une autre. Bon nombre d’entre elles proviennent de leur propre imagination, mais cela importe-t-il vraiment de savoir d’où provient l’obstacle ? Peu importe d’où il provient si cela fait entrave au salut, nous devons l’enlever.
Les opposants renchérissent : « Vous, les chrétiens, vous êtes un groupe si sombre ! Il n’y en a guère un parmi vous avec des yeux pétillants de joie et qui marche d’un pas allègre. Votre foi vous conduit à mener des vies austères. Je ne songerai pas un seul instant à devenir un adepte de votre religion mélancolique. Vous êtes des rabat-joie. Non, je ne peux me joindre à vous ».
Nous chercherons à éliminer cette pierre également. Nous travaillerons de toutes nos forces pour nous souvenir des commandements des apôtres du Seigneur apostoliques et soyons obéissants : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous ».
Que les incrédules ne sachent point lorsque nous observons nos jeûnes, et lorsque nous jeûnons, nous parfumerons notre tête, nous laverons notre visage afin de ne pas montrer aux hommes que nous jeûnons. Ils ne diront plus que nous prenons un air triste. Nous aurons sur nos lèvres les mots les plus encourageants qui soient. Nous aurons un sourire chaleureux pour tous, et à chaque fois que nous les rencontrons.
Sur un tout autre plan, il y a également des obstacles sur le chemin des personnes qui sont sérieusement en recherche. Lorsque Dieu appelle les pécheurs à Lui, Il les châtie souvent durement en leur montrant la profonde dépravation de leurs cœurs, le caractère coupable de leur péché et la perte vers laquelle ils courent si vite. Ils deviennent alors des personnes en recherche qui sont dans la pénitence. Ces personnes trouvent, en essayant de venir à Christ, des pierres sur lesquelles elles trébuchent souvent le long du chemin.
Si c’est le devoir des chrétiens de préparer la voie pour le monde extérieur, à combien plus forte raison est-ce leur devoir de le faire pour ceux qui ont été convaincus de péché par l’Esprit de Dieu. Un chrétien devrait regarder le cœur qui vient d’être brisé par Dieu avec un soin spécial et avec amour. S’« il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent », ne devrait-on pas aussi se réjouir lorsque nous voyons les prémices d’une vie nouvelle chez une personne ? C’est alors que l’exhortation de notre texte nous parvient avec une grande force : « Frayez, frayez, préparez le chemin, enlevez tout obstacle du chemin de mon peuple ».
Et quelles sont les pierres d’achoppement qui se dressent sur le chemin des pécheurs qui ont été éveillés ? Il s’agit d’énormes écueils dus au grand rocher de l’ignorance. Ils s’amoncellent en travers de leur chemin. Beaucoup de pécheurs sont incapables de venir à Christ à cause de leur ignorance de la nature de la repentance. « Je ne me repens jamais assez », dit cette personne ; « Je crains de ne pas me repentir correctement. Oh, si je pouvais me repentir de manière satisfaisante ! Si je pouvais avoir une repentance si profonde et sincère, alors je pense que je pourrais croire en Christ ».
Une telle personne ajoute à cela une autre erreur : « Oh, si je pouvais ressentir la même terreur face au Seigneur que John Bunyan ! Oh, si je pouvais être secoué à la porte même de l’enfer, jusqu’à ce que mon sang se fige, alors je pense que je pourrais avoir de l’espoir ! ».
Ensuite, pour certaines personnes en recherche, la pierre d’achoppement sur leur chemin est plutôt l’inverse. Une telle personne se dit : « Oh, si mon cœur avait pu être ouvert doucement, comme l’a été le cœur de Lydie, alors je pourrais penser qu’il y a de l’espoir pour moi ! ».
Chrétiens, quand vous entendez de telles histoires (et j’en ai entendu beaucoup), parlez immédiatement à cette âme anxieuse et dites-lui séance tenante que « C’est une parole certaine et entièrement digne d’être reçue, que Jésus Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ». Dites-lui que Dieu, en Christ Jésus, est le Sauveur, et qu’Il ramène à Lui certains par des tonnerres et des éclairs, et d’autres par « un murmure doux et léger ».
Si vous voyez quelqu’un dans ce genre de problème, dites-lui que Dieu est un Dieu de variété. Il sauve les uns par un moyen, et les autres par un autre, de sorte que les expériences des personnes en recherche ne sont pas toutes identiques. Dites-leur que là où une personne ressent les jugements du Seigneur comme un poids énorme, une autre peut les ressentir comme les gouttes douces de la rosée du ciel.
Dites-leur qu’il y a là un grand arbre aux fleurs épanouies et dont le bruit fait trembler la forêt. Rappelez-leur ensuite que les douces fleurs des haies s’ouvrent sans le moindre bruit. Apprenez-leur au travers des œuvres de la nature qu’il existe une tendre variété dans les œuvres de la grâce.
Encouragez-les et réconfortez-les en leur disant que, s’ils viennent à Christ sincèrement, ils ne peuvent pas venir à Lui de la mauvaise manière. Ils ne peuvent venir à Lui que si le Père, qui L’a envoyé ne les attire, et le Père ne les attirera jamais de la mauvaise façon. Dites-leur que Jésus a dit : « Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi ». Ainsi, ôtez cet obstacle du chemin des pécheurs qui s’approchent, et dites-leur de ne pas s’affliger.
S’ils pensent qu’ils ne se sont pas repentis suffisamment, dites-leur que c’est vrai et que jamais ils ne se repentiront suffisamment. Dites-leur que vous-mêmes ne vous êtes pas suffisamment repenti et que le plus brillant des saints qui ait jamais vécu ne s’est pas suffisamment repenti. Dites-leur que ce n’est pas la quantité de leur repentance, mais sa qualité qui est la preuve de la grâce divine.
Dites-leur, si, réellement, ils abandonnent leurs péchés et croient en Christ, quand bien même leurs sentiments ne furent pas été aussi vifs que ceux d’autres personnes, Dieu pardonne néanmoins, gracieusement et pleinement, tous ceux qui se repentent sincèrement de leurs péchés et croient dans leur cœur en Son Fils, Jésus-Christ. Je vous le repète : « Ôtez la pierre d’achoppement du chemin ».
Une autre personne peut venir vous voir et vous dire : « Je crains ne pas faire partie des élus. Je suis convaincu de mon péché, j’implore la miséricorde de Dieu, mais cet obstacle me bloque, et qu’en est-il si je ne faisais pas partie des élus ? Et si Dieu ne m’avait pas choisi pour la vie éternelle ? Mes prières seront alors vaines, et je me verrai à jamais fermer les portes du ciel ».
Enlevons cette pierre d’achoppement du chemin. Celui qui croit au Seigneur Jésus-Christ est élu. Dites à l’âme craintive que quiconque place sa foi dans le Sauveur s’apprêtant à renoncer à toute confiance en qui que ce soit d’autre, se confiant en Christ crucifié et croyant en Lui, est aussi sûrement élu que les saints glorifiés qui se tiennent devant le trône éternel.
Aidez-le à rendre son « appel » sûr, car alors son « élection » s’affermira également pour lui. Dites-lui d’aller à la Croix en tant que pécheur coupable et là de se prosterner en regardant aux blessures sanglantes qui ont répandu pour lui la vie nouvelle. Là, au Calvaire, il apprendra la certitude de son élection et il ne sera plus jamais accablé de doutes sur ce point.
Vous rencontrerez des tas d’obstacles qui se présentent au pécheur quand il vient à Christ. Faites de votre mieux, par des paroles de bonté, par de sages exposés de l’Écriture, en montrant la nature réelle des difficultés, pour dégager le chemin de toute pierre d’achoppement.
Permettez-moi d’insister encore sur un point de plus, et je dis qu’il y a beaucoup de pierres d’achoppement à enlever du chemin des chrétiens.
Lorsque les gens ont exercé leur foi en Christ, et qu’ils savent que leurs péchés sont pardonnés, toute l’œuvre de la grâce n’est pas encore accomplie. Certes, l’œuvre du salut est accomplie, car, comme le chante Joseph Hart :
Dès l’instant où le pécheur croit,
Et met sa confiance en son Dieu crucifié,
Son pardon sur le champ il reçoit,
Rachat total par Son Sang.
Pourtant, il ne suffit pas d’être croyant, d’avoir nos péchés pardonnés et d’être spirituellement vivant. Oh, non ! Dès que nous sommes convertis, nous repartons à zéro. Nous avons franchi la porte étroite, comme le dit John Bunyan, mais le voyage du pèlerin ne fait que commencer ; et la distance à parcourir est encore longue.
Nous devons progresser dans notre amour pour Dieu, dans notre recherche de la connaissance et dans notre progression vers la sainteté.
Il y a beaucoup de pierres qui se dressent sur le chemin du chrétien, surtout du jeune chrétien, et c’est le devoir du pasteur, et de tous les chrétiens avisés, d’ôter ces écueils, afin qu’ils n’entravent pas le progrès des enfants de Dieu.
Frères et sœurs, faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour aplanir le chemin et pour dégager la voie pour nos frères et sœurs chrétiens. Ils vont trouver que la voie est suffisamment rude, mais faisons tout ce qui est possible pour la leur rendre moins ardue. Notre Dieu, béni soit Son nom, arrête « le souffle impétueux du vent d’orient ». Bien que le chemin que nous suivons soit toujours difficile, Il ne mettra pas notre âme dans les airains pour nous achever, ni ne laissera les flots nous inonder et nous engloutir.
Un chrétien est rarement en paix pour longtemps,
Lorsqu’il sort d’une épreuve, une autre s’empare de lui.
Je me souviens avoir vu un jour un vieux fermier arrêter son poney et sortir de sa carriole pour ramasser un tesson qui traînait sur la route. « Je me souviens, dit-il alors, que mon vieux poney s’est coupé le pied avec une vieille bouteille en verre cassée, et je ne voudrais pas que quelqu’un perde un cheval de valeur, alors j’ai pensé m’arrêter, sortir et jeter la chose dangereuse loin de la route ». Faisons comme ce vieux fermier.
Beaucoup de membres de l’église se satisfont de la position qu’ils occupent dans l’église. N’oubliez pas qu’il n’en a pas toujours été ainsi pour vous. Il fut un temps où vous alliez à la maison de prière, et personne ne vous adressait la parole. Vous vous souvenez de ce diacre qui dressait la tête avec fierté, vous regardant avec mépris et de manière hautaine. Souvenez-vous également de cette sœur qui passait devant vous d’un ton condescendant, sans vous adresser une parole.
Ces personnes furent réellement des pierres d’achoppement pour vous. Votre cœur fut souvent piqué à vif parce que personne ne vous parlait. Il y a aujourd’hui beaucoup de personnes qui se trouvent dans la même situation que la vôtre jadis. Faites bien attention de les remarquer. Enlevez la pierre d’achoppement de leur chemin. Si vous ne le faites pas, vous pouvez involontairement rendre leur vie très malheureuse.
Il se peut que, à un moment ou à un autre, vous ayez ressenti l’amertume d’être dans le besoin et personne ne vola à votre secours. Allez maintenant là où les croyants sont dans la nécessité et efforcez-vous de les soulager. Enlevez la pierre d’achoppement de leur chemin et faites tout ce que vous pouvez pour atténuer leurs difficultés.
Connaissez-vous un chrétien qui soit dans l’erreur sur un point de doctrine ? Ôtez la pierre de son chemin si vous le pouvez et montrez-lui la voie parfaite du Seigneur, comme Aquilas et Priscille le firent pour Apollos.
Il se peut que vous connaissiez un frère ou une sœur dont la conscience est particulièrement sensible. Alors ne dites et ne faites rien qui puisse les blesser.
Il y a des gens dans ce monde qui semblent appartenir à une race tout à fait particulière. Ils semblent n’être dans ce monde uniquement pour s’attirer des ennuis ou en causer. Dès que vous vous asseyez à côté d’eux, ils introduisent aussitôt un sujet de discorde. Ils s’opposent toujours à quelque chose.
Ils pensent qu’il devrait y avoir une réforme dans toutes les églises. J’ose dire qu’ils pensent qu’ils feraient de bons réformateurs, mais je crains que leur type de réforme ne signifie en réalité que démolition.
Ils aiment probablement leur pasteur, mais ils seraient heureux de le corriger sur certains points. Ils s’opposent à tous leurs voisins. Ils jugent l’un trop laxiste et un autre de ferme dans ses principes, et donc un bigot. Ces gens-là sèment toujours des obstacles sur le chemin des autres.
Un de ces « amis » hypercritiques avait un fils – appelons-le William. Il vint un dimanche et écouta le pasteur prêcher. Le jeune homme fut très impressionné. Sur le chemin de retour à la maison, William dit à son père : « Quel bon sermon ce matin ! » « Ah ! William, » répondit le père, « Tu penses cela, mais c’est parce que tu manques d’expérience ; la doctrine n’était pas saine ».
« Je pense, père, que le prédicateur était très sincère ». « Oh ! » répondit le père insensé « il fait des manières. Je ne l’estime pas beaucoup, ce n’est pas le genre de pasteur que j’apprécie et il n’est pas à la hauteur du vieux prédicateur que j’avais l’habitude d’écouter dans ma jeunesse ».
Le garçon mit ses mains dans ses poches, hocha les épaules et oublia tout ce qu’il avait entendu, se disant : « Eh bien, si c’est ce que mon père pense du sermon, tant pis alors. Il est clair qu’il n’y a pas grand-chose dedans pour que je me mette en peine d’y penser ».
Quelle énorme pierre que cette misérable affaire de critique des sermons et de reproche aux pasteurs, jetée devant bien d’âmes qui s’enquièrent des choses de Dieu ! Frères, enlevez cette pierre d’achoppement du chemin de nos auditeurs.
Les chutes du chrétien sont également de grosses pierres d’achoppement. Un seul chrétien qui tombe fait plus de mal que cent qui demeurent debout. Il peut y avoir cent rivières qui ruissellent sans bruit, sans que personne ne les entende. Mais il y a une chute d’eau dont le bruit est plus puissant que celui de toutes les rivières.
Il est du devoir de chaque chrétien de marcher avec circonspection, afin de ne pas être une pierre d’achoppement pour un frère. Si quelque chose que nous faisons peut conduire les autres à pécher, soyons prompts à l’abandonner. Ne plaçons aucune tentation dans le chemin des autres. Ne nous rendons pas responsables des conséquences du péché dans la vie des autres en les y engageant par notre mauvais exemple. « Abstenez-vous de toute espèce de mal », est le commandement inspiré de l’Écriture.
Je termine par le portrait d’un chrétien qui est à l’extrémité. Il a vécu dans ce monde au service de son Sauveur et de ses compagnons de service. Il a souvent choyé l’orphelin, consolé la veuve et fortifié les faibles. Le voici maintenant au seuil de la mort.
Les portes de perles de la Cité de Dieu sont grandes ouvertes pour l’accueillir. Qui sont ceux qui s’approchent de lui avec des visages pleins d’allégresse ? Laissons ces « esprits » en robe blanche raconter leur propre histoire.
Ils lui disent : « Nous sommes heureux de vous accueillir dans la demeure des bienheureux et de vous recevoir dans les tabernacles éternels ».
Le saint répond : « Je ne vous connais pas, lumières précieuses ; pourquoi m’accueillez-vous si gentiment ? »
L’un d’eux lui répondit : « Vous ne me connaissez pas, mais sur la Terre, j’étais une pauvre veuve et vous m’avez rendu visite lorsque j’étais dans le deuil et vous avez oint d’huile de consolation mon cœur esseulé ».
Un autre esprit céleste lui dit : « Sur Terre, j’étais ce jeune homme ; ne vous souvenez-vous pas de moi ? Vous m’avez donné l’occasion d’étudier. Vous m’avez encouragé et aidé dans mon travail, je suis maintenant tout heureux de vous retrouver ici ».
Un autre lui dit : « Sur la Terre, j’étais ce vieil homme à la tête grisonnante qui, d’un pas chancelant, entrait dans le sanctuaire. Vous m’avez accueilli à la porte, vous m’avez donné une chaleureuse poignée de main et vous m’avez dit : « Entrez, heureux de vous voir ». Vous m’avez offert votre place, vous m’avez donné un livre de cantiques et une Bible, et vous m’avez réjoui par vos actes. Vous m’avez invité dans votre maison, vous m’avez dirigé, pour ainsi dire, dans de verts pâturages, près des eaux paisibles, et vous avez restauré mon âme, et maintenant je suis heureux de vous accueillir au Ciel ».
Chers frères et sœurs, travaillons à aider les autres. Si une telle assistance nous a autrefois rassurés dans notre propre salut, elle sera sans doute une bénédiction qui permettra de conduire d’autres vers le royaume des cieux.
Travaillons à nous aider les uns les autres, dans les questions terrestres et dans les choses spirituelles. Dans chacun de ces domaines, veillons à « préparer le chemin », et à « ôter la pierre d’achoppement de la voie » des voyageurs qui traversent ce désert.
Prenons ensemble la résolution afin rien n’obstrue leur chemin, de débarrasser la route de tout ce qui pourrait entraver la progression des pèlerins vers le ciel.
Que le Seigneur accorde Sa bénédiction à Son peuple et que Sa grâce abonde richement envers nous tous, jusqu’à ce que nous nous rencontrions dans le paradis d’en haut avec Jésus notre Rédempteur !