Six raisons pour lesquelles Christ devait ressusciter des morts

« Car ils ne comprenaient pas encore que, selon l’Écriture, Jésus devait ressusciter des morts » (Jean 20:9)

À la source de ce court article et dans le verset ci-dessus, se trouve un petit mot, mais combien vital ! Il s’agit du verbe devait. Il signifie que la résurrection était nécessaire, voire obligatoire. Un peu plus tôt, le premier jour de la semaine, Pierre et Jean avaient été informés par Marie de Magdala que le tombeau du Seigneur était vide. Marie leur donna l’impression que Son corps avait été transféré du sépulcre vers un lieu inconnu.

Les deux hommes coururent ensemble. Jean arriva le premier au sépulcre et s’étant baissé pour regarder dans le sépulcre, « il vit les bandes qui étaient à terre, cependant il n’entra point ». Certains pensent que les vêtements funéraires, le long « linge » ou les larges bandes d’étoffe dans lesquelles le corps du Christ avait été enveloppé, recouverts d’onguents aux aromates, avaient gardé une forme corporelle, comme pour défier la loi de la gravité. Nous ne pensons pas que le texte appuie une telle idée. Ceux qui la défendent sont à la recherche d’un miracle d’un genre unique. Le texte suggère plutôt que les vêtements mortuaires avaient été pliés, mis de côté et bien rangés. Cela est suffisamment miraculeux en soi, parce qu’un homme ordinaire n’aurait pas été capable de s’en défaire, rigidifiés qu’ils étaient par une grande quantité d’aromates et de les laisser dans un tel ordre.

   Le récit déclare que Simon Pierre rattrapa Jean, et fut le premier à entrer dans le sépulcre. Il vit les bandes qui gisaient à terre et le « linge » (suaire), non telle une nappe de table, mais une pièce de vêtement rectangulaire qui avait recouvert la tête du Seigneur. Ce suaire n’était pas à terre avec les bandes, mais il était plié dans un lieu à part. Certains imaginent voir là un message, en se fondant sur l’idée fantaisiste découlant de la façon dont on se servait des nappes de table. Mais la vraie leçon est qu’un fait très ordonné s’est passé dans ce tombeau, et pour les disciples, il était évident que le corps n’avait pas été enlevé par les autorités ou par des profanateurs de tombes. Ceux-ci n’auraient pas perdu de temps à enlever laborieusement les vêtements mortuaires et à les laisser en si bon état. Il s’agissait d’un acte du Christ divin.

   Jean suivit Pierre à l’intérieur : « il vit, et il crut ». Son premier regard par l’ouverture du sépulcre avait stimulé sa réflexion. Peut-être se souvenait-il déjà, à ce moment-là, que le Seigneur avait déclaré à plusieurs reprises qu’Il ressusciterait le troisième jour. Plusieurs passages des Évangiles précisent la façon dont le Christ a préparé Ses disciples à Sa crucifixion et à Sa résurrection. Une fois dans le sépulcre, Jean comprit tout. Il vit et il crut. Une explication est ajoutée pour éclaircir le retard dans leur foi : « Car ils ne comprenaient pas encore que, selon l’Écriture, Jésus devait ressusciter des morts ».

   Nous notons que la prophétie selon laquelle Il devait ressusciter d’entre les morts est particulière et, pourtant, il y a un bon nombre de prophéties et de passages qui affirment ou impliquent que le Messie à venir ressusciterait d’entre les morts. Ici, un seul texte est mentionné [selon l’Écriture au singulier]. Jean ne nous dit pas lequel, mais il n’est pas difficile de le deviner car quelques semaines plus tard, le jour de la Pentecôte, dans le premier sermon de toute l’histoire de l’église chrétienne, Pierre proclame cette prophétie de la résurrection du Psaume 16. Celle-ci, la plus précise de toutes, est certainement celle que Pierre et Jean avaient en tête.

   Cela nous amène à ces quelques mots « Jésus devait ressusciter ». Ce petit mot « devait » vient du verbe « lier » [être tenu de]. Il devait, dans le sens de ­ « il devait ressusciter ». Cela fait ressortir l’élément d’obligation : il est tenu de ressusciter. C’était une nécessité. Il était essentiel que le Christ ressuscite. C’était obligatoire, inévitable et inéluctable. Mais pourquoi devait-il ressusciter des morts ? Il y a un certain nombre de raisons dont la première et la plus évidente est celle-ci :

 

1. L’identité divine de Christ

  Christ devait ressusciter des morts parce qu’Il est Dieu. Il est l’une des personnes de la Divinité trine : Père, Fils et Saint-Esprit. Il est autant Dieu que le Père, autant infini et éternel que Lui. Il ne peut ni changer ni mourir. Il ne peut se détériorer, ni s’effacer. Il est le Dieu éternel. C’est la première raison et la plus évidente. Le Christ Seigneur peut goûter la mort, mais Il ne peut être vaincu par la mort, parce qu’Il est Dieu. Il a goûté la mort – bel et bien mort – et cependant, Il n’a jamais perdu la puissance de la vie. Il a souffert notre séparation d’avec le Père et Il a été couvert de l’ignominie, du fardeau et de la culpabilité du péché, mais Il ne pouvait être défait par cela. « Je donne ma vie, afin de la reprendre », a-t-il dit, « j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre ». Il ne peut en être autrement, parce qu’Il est Dieu.

Il était impossible qu’il fût retenu par la mort

   Il y a eu maintes tentatives perpétrées contre Christ, comme nous le savons, notamment celle de l’assassiner, alors qu’Il marchait dans la ville de Jérusalem. Des officiers furent envoyés depuis le temple pour l’arrêter, mais ils ne purent mettre la main sur Lui. Il passait au milieu de la foule et s’en allait ou ils se retrouvaient incapables de réaliser leur projet macabre. Il est arrivé que ces huissiers chargés de se saisir de Lui furent subjugués par la puissance de Son ministère et durent faire cette confession : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme ». Ils ne purent l’arrêter, parce que Son heure n’était pas encore venue. Lorsque pour Lui, l’heure a sonné de se donner volontairement Lui-même, pour être arrêté et crucifié, afin que le Père punisse nos péchés en Lui, il était impossible que la mort le retienne captif. Sa divinité est la première raison de Sa résurrection. 

 

2. L’Écriture l’affirme

   La deuxième raison pour laquelle Il devait ressusciter se trouve dans le fait que l’Écriture le déclare et l’Écriture ne peut ni se tromper ni être anéantie. Nous pouvons nous référer à Genèse 3:15, où il fut prédit qu’un grand descendant d’Adam et Ève viendrait pour briser mortellement ou écraser la tête du serpent, mais qu’Il souffrirait, blessé au talon. Le serpent mourrait, mais le Sauveur vivrait. Ceci constitue, indirectement, la première prophétie de la résurrection.

   Lorsque Pierre a prêché à la Pentecôte la prophétie du Psaume 16, la référence à la résurrection leur devint toute évidente. Parlant de Christ (Actes 2:23-27), Pierre déclare : « cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies. Dieu l’a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il fût retenu par elle. Car [et voici la prophétie] David dit de lui : Je voyais constamment le Seigneur devant moi, parce qu’il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé [David méditait sur le Messie qui s’incarnerait un jour et Il parle de Lui]. Aussi mon cœur est dans la joie, et ma langue dans l’allégresse ; et même ma chair reposera avec espérance [d’une résurrection future], car tu n’abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts [c’est-à-dire dans la tombe], et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. »

   Pierre indiquait que le « Saint » est distinct de David, car il s’agit de Christ, le Messie. « C’est la résurrection du Christ qu’il a prévue et annoncée, en disant qu’il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts [la tombe] et que sa chair ne verrait pas la corruption » (Actes 2:31).

   Parmi d’autres prophéties sur la résurrection, nul ne mettrait en doute celle du Psaume 22. La plus grande partie du Psaume concerne les souffrances du Messie. En le lisant, nous pouvons penser qu’il est question des souffrances endurées par David, compositeur de ce Psaume, mais jamais il n’a souffert les terreurs qu’il décrit, un type de rejet et d’humiliation bien au-delà de tout ce qu’il a pu connaître. De tout temps, il a été compris que David parlait ici en tant que prophète, qui voyait l’expiation faite par Christ. Toutefois les derniers versets du Psaume donnent une note très différente, celle d’un Seigneur triomphant, vivant, qui allait être béni par tous ceux qui Le suivent. Le Christ Crucifié règnera.

   Nous chantons souvent la version « christianisée » du Psaume 24 : « Notre Seigneur est ressuscité d’entre les morts », un Psaume qui aborde la façon d’obtenir la justice de Dieu : « Qui pourra monter à la montagne de l’Éternel ? Qui s’élèvera jusqu’à son lieu saint ? » Qui sera notre représentant, offrant sa justice en notre nom et s’occupant de notre péché ? La réponse est : « Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur ; celui qui ne livre pas son âme au mensonge, et qui ne jure pas pour tromper. » Seul un Sauveur parfait est qualifié pour faire une telle offrande. Aussi David affirme-t-il : « Il [ce Sauveur divin] obtiendra la bénédiction de l’Éternel. » Il recevra du Père le pardon pour tout Son peuple, « la miséricorde du Dieu de son salut. Voilà le partage de la génération qui l’invoque [le Sauveur divin], de ceux qui cherchent ta face, de Jacob ! » Alors le Psaume décolle comme un avion, faisant usage d’un langage plein d’exaltations et nommant le Sauveur divin : «  Portes, élevez vos linteaux ; élevez-vous, portes éternelles ! Que le roi de gloire fasse son entrée ! Qui est ce roi de gloire ? L’Éternel fort et puissant, l’Éternel puissant dans les combats … Voilà le roi de gloire ! » Le Psaume prophétise si clairement la résurrection de Jésus-Christ.

   En Ésaïe 53, la plus grande prophétie de l’Ancien Testament concernant la mort expiatoire de Christ, il nous est dit que le Sauveur est à nouveau vivant pour voir le fruit du travail de Son âme, pour voir tout Son peuple justifié, pour être Son Seigneur et pour les amener à la maison céleste. À nouveau, l’annonce de la résurrection est évidente et incontournable. Ici, comme en bien d’autres passages, l’Écriture montre avec force la résurrection du Messie.

 

3. Le Christ vivant devait être publiquement authentifié

Une troisième raison pour laquelle Christ devait ressusciter d’entre les morts est que la vie permanente de Christ le Seigneur devait être publiquement démontrée comme une chose réelle, même sur la terre. Supposons que Christ ait expiré sur la croix du Calvaire et soit allé directement au Ciel pour s’y asseoir en gloire, revêtu de Son propre corps glorifié et à la droite de Dieu le Père. Tout au long de l’histoire ultérieure les gens auraient pu nous dire : « Comment savez-vous qu’Il est vivant ? Comment savez-vous qu’Il a vaincu la mort ? » Il est évident qu’il Lui fallait prouver et démontrer Sa vie de ressuscité et la victoire qu’Il avait obtenue sur la mort et cela ouvertement dans le monde avant de monter auprès de son Père. Ce faisant Il donne, dans Sa bonté, la formidable assurance de Sa vie permanente. Il devait ressusciter d’entre les morts et être vu de Marie de Magdala, des autres femmes, de Pierre, des dix disciples, des deux disciples sur le chemin d’Emmaüs et ensuite des onze disciples y compris Thomas qui doutait. Il devait être vu sur les rives du Lac de Galilée et des onze sur une montagne qui leur serait indiquée, là où leur serait donné le Mandat Suprême. Il devait être vu par plus de 500 frères à la fois et par Jacques et ensuite par la foule présente et qui contemplait Son ascension. Les disciples, ensuite, Lui donneraient leur vie, en mourant pour Lui et nous aussi, nous aurions la certitude.

4. L’approbation manifeste du Père

La quatrième raison pour laquelle Christ devait ressusciter des morts est que l’approbation de Christ par le Père devait être visible. Le Père est pleinement impliqué. Christ ressuscite par Sa propre puissance, mais aussi par la puissance de l’Esprit et bien entendu par la puissance du Père. Et Sa résurrection est la confirmation par le Père de Sa juste offrande et de Son œuvre expiatoire pour Son peuple. Maintenant, la juste colère du Père contre les pécheurs, a été pleinement satisfaite. Il faut qu’Il soit connu que le Sauveur est accepté par le Père, car ce n’est qu’ainsi que nous pouvons savoir que le Calvaire a été entièrement couronné de succès. Tous les péchés de ceux qui seraient pardonnés ayant été complètement expiés. Ce n’est que par Son acceptation du Père que nous sommes assurés que toute la justice, dont nous avons besoin pour être récompensés par la félicité éternelle, a été offerte par le Christ. La résurrection est le signal venu du Père que le péché et la chute ont enfin été réparés pour les rachetés.

 

5. L’assurance de la résurrection des croyants

Une cinquième raison pour laquelle Christ devait ressusciter est qu’il fallait graver dans la mémoire des croyants l’idée que leur résurrection personnelle future est l’objectif majeur de leur vie. Lui qui est notre précurseur, notre représentant et notre exemple, qui conduit Son peuple vers Sa maison, est ressuscité avant nous. Ainsi Dieu fixe nos yeux sur notre propre résurrection. La plupart de nos difficultés et de nos échecs dans la vie chrétienne, lorsque la foi fait défaut, que la paix et la joie s’érodent, ou que nous nous trouvons attirés par les choses du monde, ont lieu parce que nous avons perdu de vue l’avenir, notre glorification, notre future résurrection corporelle et notre félicité éternelle. Notre Sauveur ouvre la voie pour nous révéler notre avenir, en attirant notre regard, nos pensées et nos espoirs vers ce miracle à venir du renouvellement de nos corps. Cette espérance établit nos valeurs, nos priorités, notre perspective et notre résistance dans la vie chrétienne.

 

6. Les attributs du Christ révélés aux siens

   La raison finale pour laquelle le Seigneur devait ressusciter des morts est de nous donner un aperçu et une assurance quant à notre relation avec Lui. S’il n’y avait pas eu de résurrection, et si le Christ s’en était allé directement dans la gloire pour continuer Son règne éternel dans la puissance et la gloire, entouré d’anges à Son service, comment connaîtrions-nous Son attitude à notre égard ? Serait-il le même Sauveur, aurait-il la même tendresse et la même familiarité qu’Il avait avec Ses disciples sur terre ? Nous connaissons tous des personnes qui étaient nos amis proches, mais une fois promues, sont devenues inapprochables, ayant complètement distantes à notre égard. Elles sont devenues préoccupées par les responsabilités, la fonction et l’autorité. Elles ne font plus partie de notre cercle d’intimes. Comment pouvons-nous être sûrs que le Seigneur glorifié ne se sera pas élevé à des hauteurs hors de notre portée ?

   Les apparitions du Seigneur ressuscité sont merveilleuses. Elles nous apaisent et nous remontent le moral. Il est le Seigneur ressuscité, et pourtant nous voyons comment Il se comporte envers Ses disciples, comme s’il était encore avec eux en personne. Voici Marie : « Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna, et lui dit en hébreu : Rabbouni ! c’est-à-dire, Maître ! ». Nous lisons ensuite le récit du puissant lien de soutien et de compassion qui réconforta tant Marie.

   Il est écrit : « Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d’eux, et leur dit : La paix soit avec vous ! » Les autorités allaient-elles s’en prendre aux disciples ? Bien sûr que oui. Seraient-ils brutalement arrêtés le jour suivant ? Se disaient-ils au revoir, sûrs d’être arrêtés ? Dans ce climat de peur, le Seigneur ressuscité calme leurs craintes, les apaise et leur montre Ses mains et Son côté. Les disciples furent dans la joie en Le voyant. Tout allait bien maintenant, car le Seigneur vivant serait avec eux.

   Thomas qui doutait fut touché profondément et corrigé par Sa présence, et il s’écria : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Les deux disciples d’Emmaüs étaient dans la confusion et le doute lorsque le Christ s’était approché d’eux, les enseignant et les rassurant ce qui les conduisit à dire : « Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ? ». Jésus-Christ est toujours le même Seigneur.

   S’il n’y avait pas de résurrection, nous ne pourrions être sûrs de rien, mais avec la résurrection et les apparitions qui la suivirent, en dépit du fait que le Seigneur triomphe et règne, Il voit et veille sur chacun avec affection et prend soin de nous au-delà de tout entendement. Les apparitions du Seigneur ressuscité nous donnent une certitude et une assurance inimaginables. Henry Francis Lyte, dans son très célèbre cantique, parle de la marche chrétienne d’une façon qui résume parfaitement l’objectif de la résurrection :

J’ose implorer plus qu’un regard qui passe
Viens, comme à Tes disciples, autrefois,
Plein de douceur, de tendresse et de grâce
Et pour toujours, Seigneur, reste avec moi !

Nous avons considéré uniquement six raisons pour lesquelles notre Seigneur devait ressusciter des morts. Il y en a bien d’autres, mais celles-ci sont précieuses. 1) Il devait ressusciter parce qu’Il est Dieu ; 2) parce que l’Écriture l’affirme ; 3) ensuite, parce que Sa vie qui continue doit être démontrée dans le monde comme une réalité ; 4) parce que l’approbation du Père sur Son œuvre accomplie doit être exposée et révélée ; 5) parce que notre résurrection future est un objectif-clé de la vie chrétienne ; 6) et enfin, parce que notre communion personnelle avec le Christ au jour le jour doit être assurée. Le Christ Seigneur « devait ressusciter des morts ».