Une exhortation sur la tenue vestimentaire des chrétiens

Comment le chrétien doit-il se vêtir ? Le monde encourage le manque de pudeur et la mise en valeur du « moi ». La Parole de Dieu appelle les chrétiens à se vêtir d’une manière qui reflète leur recherche de pureté et de sainteté. Cet article examine les principes de l’habillement chrétien à notre époque.

LES CROYANTS ont-ils besoin d’un rappel à l’ordre en ce qui concerne leur façon de s’habiller ? « Bien sûr que non ! » répondra l’optimiste, « après tout nous sommes un peuple qui connaît bien sa Bible et qui la met en pratique avec soin ». Mais le réaliste est contraint à la prudence.

Au cours de ces derniers mois, l’auteur de cet article a reçu pas moins de cinq lettres de chrétiens pieux et avisés soulevant ce problème. Le contenu typique de leur courrier pouvait se lire comme suit : « Je remarque que la mode s’invite dans l’église à travers la tenue vestimentaire de nos jeunes. Beaucoup d’entre eux exposent leur ventre et portent des jeans serrés à taille basse qui révèlent excessivement certaines parties du corps lorsqu’ils s’assoient. Et d’autres vêtements ne sont pas du tout souhaités dans une église. Que faire à ce sujet ? Les choses pourraient empirer, car les jeunes qui ne suivent pas la tendance sont soumis à une forte pression intimidante. »

À quoi bon une tenue indécente, alors que la Parole nous enseigne la séparation en vue de la sainteté ? Est-ce une question d’ignorance, d’indifférence ou de rébellion ? Il se pourrait que chacun des trois facteurs soit réel.

La nécessité d’établir des principes concernant la tenue vestimentaire chrétienne

Nous sommes concernés, car c’est la quête de chaque croyant de devenir semblable à Christ : être tempérant, maîtriser son corps, cultiver un esprit sain, et être sage dans toutes les choses spirituelles. En d’autres termes : « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés… »

L’enseignement des Écritures est la seule règle en matière de foi et de pratique. Cependant, nous ne grandissons pas en tant que chrétiens en assimilant uniquement des faits bibliques, mais par la pratique de notre foi dans l’obéissance à l’Écriture. Pour comprendre les implications de la tenue vestimentaire, il est donc important de savoir ce que dit l’Écriture.

Que dit l’Écriture au sujet de l’habillement pour nos jours ? Après tout, les modes et les cultures changent. Par exemple, autrefois les gens portaient du lin et de la laine, mais aujourd’hui la gamme de tissus est beaucoup plus large. Au lieu de tuniques et de sandales, nous portons des T-shirts, des jeans et des tennis. Alors en quoi la Bible fournit-elle des directives pertinentes pour nous aujourd’hui ?

Selon l’Écriture, nous devons briller comme des lumières dans le monde et nous en démarquer. Cela doit se refléter dans notre code vestimentaire. Si la façon de s’habiller adoptée par le monde est contraire aux directives bibliques, demandons-nous s’il est convenable de se vêtir de la même façon ou pas.

1 Jean 2:16 nous dit : « Car tout ce qui est dans le monde : la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde ». Le terme « monde » ne fait pas référence à chaque personne qui vit dans le monde, car alors il nous faudrait nous habiller différemment de tous les autres et avoir un uniforme chrétien distinctif. Le terme fait référence au mal et à la méchanceté du monde.

Il n’aurait peut-être pas été nécessaire de traiter ce sujet il y a 150 ans, car le monde, bien que pervers, se retenait à bien des égards. Mais il n’en est plus ainsi de nos jours. Le mal empire et le problème s’aggrave. Les infractions augmentent, tout comme l’immoralité, et la Bible nous ordonne de nous séparer du mal de ce monde et de rechercher la sainteté.

Une séparation pour la sainteté

Mais à quel point le monde devient-il odieux ? Ce qu’il se passe à Singapour (à titre d’exemple) relève de la tendance qui prévaut presque partout. La sensualité croissante imprime fortement sa marque dans l’habillement. Il y a quelques années, une étude (réalisée par l’hôpital universitaire national de Singapour) sur les habitudes sexuelles des étudiants en dernière année a révélé qu’un étudiant sur trois (hors étudiants en médecine) dans les résidences universitaires, était déjà sexuellement actif. Six sur dix d’entre eux avaient eu des relations sexuelles occasionnelles pour la première fois dès l’âge de 18 ans. Il est intéressant de noter que seul un étudiant en médecine sur sept admettait avoir eu des relations sexuelles avant le mariage. Les croyances religieuses et une vision plus noble du mariage étaient quelques-unes des raisons de l’abstinence chez les étudiants en médecine.

Cependant, les statistiques ultérieures, basées sur la population générale, apparaissent encore plus alarmantes. Dans une enquête sur la perception des questions sexuelles, seule une faible majorité (de 51%) des adolescents interrogés déclaraient que les relations sexuelles avant le mariage étaient mauvaises. Environ 41% considéraient que les rapports sexuels avant le mariage étaient acceptables si l’amour était mutuel et si le mariage était le but ultime. Près de 9% ne pensaient pas que les rapports sexuels avant le mariage posent problème. Il est inquiétant de constater que le phénomène se transmet plus vite que les personnes ne le pensent.

Ces statistiques sont maintenant un peu dépassées [les chiffres britanniques sont bien pires] et la situation est probablement plus choquante aujourd’hui. Les tendances en matière de moralité affectent certainement les comportements et les actions des gens. Il serait naïf de nier que la sensualité est beaucoup plus apparente aujourd’hui qu’auparavant et que le déclin moral mondial a manifestement affecté la façon de s’habiller.

Le désir humain de plaire est extrêmement fort, et cela galvanise le marché des cosmétiques, des vêtements à la mode et des parfums, dont beaucoup sont destinés à être manifestement sensuels. Il ne s’agit plus seulement de rouge à lèvres, mais de baume à lèvres, de cire à lèvres et de crayon à lèvres, tous destinés à rendre les lèvres plus pulpeuses pour embrasser.

Les vêtements, destinés à l’origine à couvrir, sont de nos jours destinés à révéler. Les bretelles spaghetti sont désormais monnaie courante, tout comme les tenues moulantes. Les hommes sont tout aussi coupables, sinon responsables. Au cours des dix dernières années, les salles de musculation ont donné naissance à des chemises plus serrées.

Voilà la situation du monde et le chrétien est exhorté à se séparer de telles pratiques. Lévitique 11:45 nous dit : « Car je suis le Seigneur qui vous ai sortis du pays d’Égypte pour être votre Dieu : c’est pourquoi vous serez saints, car je suis saint ». Le terme « saint » signifie consacré ou mis à part, ce qui signifie être séparé. Le Seigneur est séparé et mis à part de toute impiété et de toute apparence de mal. Et, parce qu’Il a racheté les chrétiens de l’Égypte spirituelle – du péché et de son esclavage – son ordre pour les chrétiens est qu’ils doivent être séparés et mis à part de toute apparence d’impiété.

Si à notre époque, certains des vêtements sont fortement influencés et guidés par la sensualité, alors les chrétiens ne doivent pas entretenir la pensée de les porter.

Avant que les Israélites n’entrent dans la Terre Promise, Dieu leur avait donné un grand nombre d’instructions quant à la façon dont ils devaient se conduire, s’habiller et mener leur vie. Ces instructions englobaient les questions pratiques aussi bien que religieuses. Lévitique 19:28 nous dit : « Vous ne vous ferez pas d’incisions dans votre chair pour un mort et vous n’imprimerez aucune marque sur vous : je suis le Seigneur ». Le peuple d’Israël devait être différent des païens qui se tatouaient.

Lévitique 21:5 déclare : « Ils ne se feront pas de place chauve sur la tête et ils ne se raseront pas les coins de la barbe, ni ne se feront d’incision dans la chair ». Les Cananéens disposaient leurs cheveux de toutes sortes de manières et leurs prêtres se rasaient les côtés et l’arrière de la tête ; il était aussi interdit aux Israélites de leur ressembler afin de rester distincts. Sans cette démarcation, leur témoignage aurait volé en éclats. Comment une chrétienne peut-elle rendre témoignage de l’Évangile à un incroyant, en lui expliquant l’importance de la pureté et de la chasteté, alors qu’elle est parée à la mode la plus indécente du jour ? Ce serait tout à fait incongru.

C’est pourquoi la séparation d’avec le mal sous toutes ses formes constitue une ligne directrice et un principe essentiel. Mais une autre ligne directrice se révèle tout aussi importante et concerne plus spécifiquement l’habillement : la modestie.

Définir la modestie

Qu’est-ce que la modestie ? La modestie c’est « être retenu par un certain sens de bienséance ; ne pas être trop direct, ne pas simuler, se départir de tout ce qui peut suggérer une impureté sexuelle, être modéré, ne pas être excessif, extrême ou extravagant ».

1 Timothée 2.9-10 nous exhorte : « Je veux aussi que les femmes, vêtues d’une manière décente, avec pudeur et modestie, ne se parent ni de tresses, ni d’or, ni de perles, ni d’habits somptueux, mais qu’elles se parent de bonnes œuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de servir Dieu ». Ici il nous est dit que le chrétien (la chrétienne) a une obligation de s’habiller de façon conforme à son statut d’enfant de Dieu.

Nous voyons en Ésaïe 3:16 comment le prophète s’opposait à l’indécence des femmes et la ridiculisait :

«  Parce que les filles de Sion sont orgueilleuses,
Et qu’elles marchent le cou tendu
Et les regards effrontés,
Parce qu’elles vont à petits pas,
Et qu’elles font résonner les boucles de leurs pieds ».

En 1 Pierre 3.4, Pierre déclare que : « la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible, qui est d’un grand prix devant Dieu ». C’est cela la modestie : se concentrer sur ce qui est intérieur et non sur ce qui est extérieur. Et une fois que le chrétien a développé la beauté intérieure, sa maturité et son amour pour Christ se manifesteront inévitablement de manière visible.

Nous sommes aussi exhortés par l’apôtre Paul à manifester notre statut en tant que saints par une sainte conduite. Éphésiens 4:1 déclare : « Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée ».

Oui à la modestie, mais à quelle fin ? À partir de ces textes, nous comprenons que la raison est de nous engager à développer la beauté intérieure. Elle nous permet également de nous contenir. Romains 14:13 nous donne l’instruction suivante : « Pensez plutôt à ne rien faire qui soit pour votre frère une pierre d’achoppement ou une occasion de chute ». Une pierre d’achoppement se définit comme toute cause de chute, tout obstacle qui ferait trébucher autrui ou qui l’offenserait. L’immodestie est évidemment une cause de chute pour les autres.

Un équilibre pour la beauté

Mais s’il faut se garder de toute espèce de mal, et s’en prémunir en s’habillant modestement, la Bible n’est pas contre la beauté et une bonne présentation. En effet, cela est loué dans l’Écriture. Nous le savons, car plusieurs femmes sont complimentées pour leur apparence extérieure, comme Rébecca, Rachel et Esther, qui ont été décrites comme des femmes très belles. Savoir se présenter de façon favorable est approuvée, mais cette culture doit être pratiquée avec maturité et modestie dans l’utilisation des vêtements.

De plus, la Bible n’est pas hostile au corps humain. Elle ne s’oppose pas non plus aux relations intimes, mais celles-ci ne peuvent être consommées qu’au sein de l’alliance du mariage. Dans Proverbes 5:19 le fils reçoit le conseil de se réjouir de l’intimité physique avec sa propre femme.

Malheureusement, une grande partie des vêtements commercialisés aujourd’hui est gravement incompatible avec les principes de modestie et d’appréciation du corps dans le seul cadre du mariage. Alors ne devrait-il pas exister des règles et des règlements fournis par l’église pour préciser ce que les chrétiens devraient porter ? Malheureusement, cela ne serait pas facile à mettre en œuvre, et pourrait conduire au légalisme. En outre, à l’ère du Nouveau Testament, les croyants ont la liberté de répondre à leur propre conscience. Néanmoins, les chrétiens peuvent abuser de cette liberté, ce qui les conduit à mener une vie licencieuse (sans contrainte morale).

Vers la maturité

C’est précisément en raison du manque de maturité et d’amour chrétiens que cette exhortation trouve toute sa place, même si nous nous y engageons avec crainte et tremblement.

Le manque de sagesse dans l’habillement peut être causé par l’un des trois facteurs mentionnés précédemment, à savoir l’ignorance, l’indifférence ou la rébellion.

Pour ceux qui ignorent ces choses, nous prions que l’instruction donnée soit suffisante pour susciter une réponse spirituelle rapide. Mais pour ceux qui sont indifférents ou rebelles, nous pensons que cela indique leur faible niveau de maturité et d’amour. Nous nous faisons l’écho des sentiments de C.H. Spurgeon lorsqu’il déclarait : « Ce n’est pas à moi de m’ériger en censeur universel de l’église, mais je dois être honnête et dire que la vie spirituelle, le feu, le zèle et la piété semblent absents de l’église dans dix mille situations ».

Nous pensons que l’un de ces cas est le manque de prudence dans l’habillement personnel. Certains croyants ne sont pas aussi prudents qu’ils devraient l’être, et semblent peu enclins à se diriger vers la maturité. Lorsque des chrétiens pieux et matures et des dirigeants de l’église nous mettent en garde dans ce domaine, nous devrions les écouter. Cela nous permet d’acquérir de la maturité et de l’amour.

Spurgeon a également déclaré : « En grandissant dans la grâce, nous sommes sûrs de grandir dans la charité, la compassion et l’amour. Nous aurons, en mûrissant dans la grâce, une plus grande douceur envers nos compagnons chrétiens ». Avons-nous pris en compte l’effet de notre habillement sur les autres ?

Que les croyants se couvrent donc davantage. Qu’ils élèvent le niveau d’exigences en abaissant l’ourlet de la jupe, qu’ils révèlent leur maturité croissante par le fait de couvrir plus leur corps, et qu’ils tiennent les rênes de la mondanité en portant des vêtements un peu plus amples.

Et pour le lecteur plus mûr et pieux, il vous incombe également d’exhorter les autres.  Faites-le avec douceur. Conseillez, exhortez ! Les bonnes pratiques en matière d’habillement ne viennent pas du jour au lendemain. Imaginez les progrès de la maturité chrétienne si nous étions plus nombreux à parler ! Exhorter sur ce sujet incombe également aux chrétiens mûrs et ne se limite pas aux seuls pasteurs et aux anciens des églises.